VARIGNON Pierre "Nouvelle mécanique ou Statique dont le projet fut donné en M. DC. LXXXVII (1687)"

Un ouvrage majeur de mécanique analytique exposant pour la première fois la généralisation des règles des compositions des forces et des moments avec une intéressante étude des machines simples.

Éditeur : Claude Jombert, Paris, 1725. Edition revue par Fontenelle de l'édition de 1687.

Deux volumes in 4 (19,5 x 25,5 cm). Reliure plein veau de l'époque avec de légères épidermures et un petit accident en haut du deuxième plat du tome II. Tranches rouges. Dos à 5 nerfs ornés et dorés avec pièces de titre dorées. Intérieur très frais. Très bel exemplaire malgré les défauts signalés ci-dessous. Complet de ses 64 planches dépliantes. Ex-libris de M. Beslay médecin à Plancoët (Côtes du Nord).

TOME I : 1f, page de titre, 2 pages Avertissement, 4 pages Épître, 7 pages Préface, 12 pages d’Éloge de M. Varignon, 1 page de table, 387 pages de texte, 1 page Fautes à corriger et ordre des figures. page 341 mal massicotée (repli). Liste des Planches : 6 planches page 92 (une réparation marginale sur la dernière), 1 planche aux pages 156, 172, 178, 190, 210, 240, 246, 250, 264, 270, 288, 294, 300, 4 planches page 362, 1 planche aux pages 366, 368, 374 et 2 planches page 386. Soit 28 planches dépliantes, conforme à la liste des planches en fin de volume.

TOME II : 1f, page de titre (avec tache à la suite d'une tentative de masquer un ancien ex-libris de 1738 et ayant traversé sur 8 pages sans gravité pour le texte), 2 pages Table, Fautes à corriger et Ordre des planches, 478 pages de texte, 2 pages de Privilèges dont 2 Extraits des Registres de l'Académie Royale des Sciences signés par Fontenelle. Travail de vers en marge avec mouillure en partie inférieure. Liste des Planches : 1 planche aux pages 70, 76 (massicotée de travers sans dommage), 118, 2 planches page 124 (massicotées de travers sans dommage), 1 planche aux pages 148 (massicotée de travers sans dommage), 172, 190, 3 planches page 206, 1 planche aux pages 212, 222, 246, 258, 278, 288, 296, 302, 310, 320, 338, 354, 364, 368, 370 (massicotée de travers sans dommage), 384, 394, 406, 416, 3 planches page 432 (alors que la liste des figures n'en donne qu'une car ce sont celles des pages 422 et 426 mal positionnées), 449 (listée page 448), 2 planches page 478 (listées 476, 478). Soit 36 planches dépliantes conforme à la liste des planches en début de volume mis à part les erreurs de pagination.

On trouvera dans la thèse de Christophe Schmit, "Équilibre et dynamique. Etudes sur la mécanique française aux XVIIe et XVIIIe siècles : Malebranche, Varignon, sciences des machines et collisions", une intéressante exposition de l'évolution des idées en mécanique et statique. Référence : Elisabeth Sauvenier-Goffin "Les sciences mathématiques et physiques à travers le fonds ancien de la Bibliothèque de l'Université de Liège, deuxième partie", page 252.

Le père jésuite Pierre Varignon (1654-1722) est un mathématicien français auteur d'importantes contributions à la statique, notamment par la formalisation du triangle des forces et des conditions d'équilibre en trois dimensions. En 1688, il a démontré la règle de composition des forces concourantes. Il a formalisé les définitions de la vitesse instantanée et de l'accélération. Dans deux communications à l'Académie royale des sciences, le 5 juillet 1698 puis le 20 janvier 1700 il définit tout d'abord la notion de vitesse instantanée (qu'il nomme vitesse en chaque instant) puis celle d'accélération en appliquant le calcul différentiel de Leibniz à la trajectoire d'un corps. Il montre enfin, à l'aide de ce même calcul différentiel, qu'il est possible de déduire l'accélération d'un corps à partir de sa vitesse instantanée par une simple opération de dérivation. Étonnamment, ces résultats ont été si rapidement adoptés par la communauté scientifique de son temps que leur auteur a été un peu oublié. Pourtant, en dépassant les méthodes géométriques de résolution des problèmes de mécanique du solide, il a ouvert la voie à D'Alembert et Lagrange pour rédiger les énoncés de physique encore en usage aujourd'hui. À ce titre, Varignon peut donc être considéré comme l'un des fondateurs de la mécanique analytique. Dans la "Nouvelle Mécanique ou Statique, dont le projet fut donné en 1687", il expose toute la statique à partir de la loi de la composition des forces et donne, en particulier, pour la première fois dans toute sa généralité, le théorème des moments. Le présent ouvrage a été publié par Fontenelle son ami (Frère).

M. Beslay est cité comme médecin à Plancoët dans "l'Almanach royal et national pour l'an 1839" page 502 et comme ayant aidé l'auteur lors d'une épidémie de choléra, en 1832, en page 203 de "Médecine physiologique" 1845 par L-F Bigeon.

RÉF. 747 B2