GUERIN Victor "LA TERRE SAINTE - Première partie : SON HISTOIRE, SES SOUVENIRS, SES SITES, SES MONUMENTS -Deuxième partie : LIBAN, PHENICIE, PALESTINE OCCIDENTALE ET MERIDIONALE, PETRA, SINAÏ, EGYPTE"

Superbe ouvrage de voyages en Palestine, Liban et Egypte, très richement illustré.

Editeur : Librairie Plon, E. Plon, Nourrit et Cie, Paris, 1882 pour le tome 1 et 1884 pour le tome 2. Edition originale.

Deux volumes, forts in-folio (30 x 40 cm). Reliure demi chagrin havane de l'époque. Plats frottés. Coins émoussés. Dos à 5 nerfs avec fleurons dorés dans les caissons et titre et tomaison dorés. Mors intérieur du premier plat du tome 2 cassé : nécessitera une petite réparation. Cahier page 16 du tome 2 légèrement dérelié. Faibles rousseurs. Cachet de la Maison de l'Oratoire sur les pages de garde et de titre et sur une page dans chaque volume. Ex-libris manuscrit sur le faux titre de Alfred Roussel, Professeur à l'Université, Fribourg, 1er janvier 1907. Nombreuses et belles illustrations en noir et blanc in et hors texte. Agréable exemplaire malgré les défauts signalés.

Tome 1 : 1882, Faux titre et Titre illustrés, 2 pp. non numérotées "Avis des Éditeurs", 468 pages (y compris la Table). 310 gravures sur bois dont 22 à pleine page gravées sur acier hors texte et un plan de Jérusalem en couleurs sur 2 pages.

Tome 2 : 1884, Faux titre et Titre illustrés, 512 pages. 327 gravures dont 3 cartes (Liban, Palestine et région méridionale du Liban, Basse et moyenne Egypte et Arabie pétrée en double page) et 19 gravures sur acier hors texte à pleine page.

Les gravures sont signées entre autres de Harry Fenn, J. D. Woodward et Carl Werner et sont probablement tirées de "Picturesque Palestine, Sinai and Egypt" qui était un ensemble de livres richement illustrés publiés par D. Appleton & Co. au début des années 1880.

Alfred Roussel (1849-1921) était un Oratorien. Professeur de sanscrit à l'Université de Fribourg (Suisse) de 1903 à 1921. Il est décrit de façon peu amène dans les "Souvenirs et observations de l'Abbé François Duine" :  "Quant à l’abbé Alfred Roussel, il étudiait le sanscrit à Paris, aidé par les subsides de l’Oratoire. De haute taille, figure taillée à la hache, bouche ouverte avec la langue prête à sortir, comme celle du chien qui court, prononciation vulgaire, air bêta ou ton pédant, plaisant avec lourdeur, voilà les caractéristiques premières de cet ancien vicaire de campagne, né à Saint-Méloir-des-Ondes en 1849. « C’est un paysan des marais », me disait l’abbé Robert. Il était rusé, intéressé, égoïste, mais acharné au travail. En 1892, il publia deux volumes sur Lamennais, formés de documents précieux qu’il s’était hâté de prendre dans la chambre mortuaire de M. Houet, à l’insu de ses confrères, et après avoir enjôlé la comtesse de Trémaudan, légataire universelle du défunt. Puis il quitta l’Oratoire de Rennes, dont il avait pris soin de ne point partager les luttes et les ennuis, et se réfugia à l’Oratoire de Paris, d’où il eut l’effronterie de réclamer de l’argent à la caisse de son ancienne congrégation. L’abbé Roussel manque de goût littéraire comme de finesse morale. La simplicité élégante est la qualité qu’il ignore le plus. Dans les conversations où il est à son aise et domine un peu, il ressemble à un fermier cossu qui déballerait le fond de ses armoires, où il y a de tout, et qui étalerait avec complaisance ses achats les plus bigarrés et de la qualité la plus douteuse. Sous le pontificat de Pie X, mon compatriote, devenu professeur à l’Université suisse de Fribourg, s’est dépouillé de son manteau de libéral, pour montrer la pureté de son orthodoxie romaine et de sa politique intransigeante. Quoi qu’il en soit, j’ai toujours estimé l’érudit laborieux dont l’amour du savoir et le souci de vivre au milieu des livres formaient le tréfonds de l’âme."

Victor Guérin (né le 15 septembre 1821 à Paris et mort le 21 septembre 1890 à Paris) est un universitaire français, archéologue et géographe, qui conduisit des missions scientifiques en Afrique et en Orient.
Il est agrégé de lettres en 1850. En 1852, il est détaché à l'École française d'Athènes. Cette première mission en Grèce lui rend l'Orient attractif et il y retournera souvent. 
Il accomplit de nombreuses explorations dans les îles grecques, en Asie Mineure, en Égypte, en Nubie, en Tunisie, en Syrie, au Liban et surtout en Palestine. Au retour de chacune de ces missions, il publie les résultats dans plusieurs ouvrages. Les recherches qui lui sont confiées ont trait principalement à l'histoire, à la géographie et à l'archéologie.
Tolérant, il est aussi prudent et tentera de convaincre la France qu'«en Orient presque toutes les questions politiques deviennent en même temps des questions religieuses».

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