DES PÉRIERS Bonaventure "Le Cymbalum Mundi et autres œuvres de Bonaventure Des Périers, réunis pour la première fois ..."

Une œuvre énigmatique de la Renaissance qui fait l'objet de nombreux débats chez les spécialistes de la Renaissance depuis près de cinq siècles. Première et rare réédition du XIXe.

Titre complet : "Le Cymbalum Mundi et autres œuvres de Bonaventure Des Périers, réunis pour la première fois et accompagnés de notice et de notes par Paul L. Jacob, bibliophile. Avec une Lettre à M. de Schonen, contenant une Clef du Cymbalum par M. Éloi Johanneau"

Éditeur : Librairie de Charles Gosselin, Paris, 1841. Première réédition XIXe.

in-12 (12 x 17,4 cm). Reliure demi chagrin marron foncé. Dos lisse avec lignes dorées à la façon des nerfs et titre doré. Quelques frottements à la reliure. XXIV pages (Préface, Notice, lettre), 408 pages. Quelques taches et rousseurs plus prononcées en début et fin de volume. Cachets d'ex-libris à la page de garde et la page de faux titre : "Edouard Gasser, Masevaux". Bel exemplaire malgré les défauts annoncés.

Table des matières : Préface de l'Éditeur. Notice sur Bonaventure des Périers. Lettre de Prosper Marchand sur le Cymbalum Mundi. Cymbalum Mundi en François, Lettre de M. Éloi Johanneau ou Clef du Cymbalum Mundi. Discours non plus mélancoliques que divers (XXI chapitres). L'Andrie. Œuvres diverses.

Le Cymbalum Mundi (la Cymbale du monde) est une œuvre attribuée à Bonaventure Des Périers et aussi son œuvre la plus connue. Publié anonymement à Paris en 1537 et peu de temps après à Lyon en 1538, cet ouvrage fut rapidement saisi par le Parlement sur ordre direct et exceptionnel du roi François Ier, et, après des procédures impliquant les délibérations de la Sorbonne, fut détruit (il reste un exemplaire de la première édition conservé précieusement à la Bibliothèque municipale de Versailles et deux de la seconde qui nous sont néanmoins parvenus). C'est une œuvre énigmatique qui fait l'objet de nombreux débats chez les spécialistes de la Renaissance depuis près de cinq siècles. D'aucuns le font émaner du milieu protestant de l’entourage de Marguerite de Navarre, d'autres y voient un livret catholique raillant d'abord et avant tout les Églises réformées et d’autres encore le considère comme l’œuvre d’un auteur carrément athée qui, dans une série d’allégories, ridiculise toute forme de croyance et de dogme que ce soit catholique, protestant ou autre. Il fut fut longtemps considéré comme un livre subversif et comme un vrai manuel d'athéisme par à la fois les catholiques et les protestants, Calvin en tête. Tous s’accordent cependant pour y voir un chef-d’œuvre réjouissant et riche en signification, bien au-delà de ces interprétations religieuses. Bibliographie : Le site consacré à ce livre par Jean-François Vallée, Professeur au Département de lettres, arts et histoire de l’art du Collège de Maisonneuve (Canada), on y on trouvera en particulier la liste des différentes éditions du 18e au 21e. L'article de Wikipédia. L'analyse du texte par Michèle Tillard in: "Bonaventure des Périers, « Le Cymbalum Mundi » (1537)" sur le le site Philo-Lettres qui conclue : "Le Cymbalum Mundi mérite donc sa réputation sulfureuse : il renvoie dos à dos et ridiculise aussi bien les évangélistes, les protestants, que les catholiques ; contre tous les agélastes, et les tenants des pouvoirs répressifs, il proclame les droits du corps et le caractère sacré des lois naturelles et du plaisir. Il ironise sur les Livres sacrés (la Bible, mise sur le même plan que les Métamorphoses d’Ovide !) ; enfin, tout en prônant la sagesse et l’hésuchisme, ... , il met en pièces toutes les autorités de l’époque. On comprend que celles-ci s’en soient alarmées… et l’ouvrage, pour nous, n’en est que plus délectable !"

Bonaventure des Périers (vers 1510, probablement à Arnay-le-Duc - 1543 ou 1544, Lyon). Auteur de poésie, de dialogues et de contes français, ainsi qu'un traducteur et un éditeur. En 1536, il entra au service de Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, en qualité de valet de chambre. La tradition, remontant au pasteur André Zébédée (dans une lettre du 31 juillet 1538), lui attribue la paternité de Cymbalum Mundi.

Paul Lacroix -connu sous les pseudonymes de P. L. Jacob ou du Bibliophile Jacob- (27 février 1806, Paris - le 16 octobre 1884, Paris). Polygraphe et érudit français qui composa d’un côté des romans et des livres d’histoire. Il contribua par ses œuvres à propager le goût du Moyen Âge et ses publications bibliographiques eurent beaucoup d'influence sur le goût des livre de son époque. Il fut nommé en 1855 conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal.

Éloi Johanneau (Contres, 2 octobre 1770 - Paris, 24 juillet 1851). Philologue, antiquaire et homme de lettres français, fondateurs de l'Académie celtique, auteur de nombreuses dissertations sur les antiquités nationales.

Réf. 608 H7