BARRÈS Maurice "La vallée de la Moselle - Pointes sèches par André Jacquemin"

L'art de la gravure d'André Jacquemin au service d'un beau texte engagé de Barrès sur la Lorraine mosellane.

Éditeur : Les Bibliophiles de l'Est, sans lieu, 1957.

in-4 (23,8 x 29,2 cm pour l'étui). Ouvrage en feuilles sous couverture rempliée, étui cartonné et emboîtage. Illustré de pointes sèches par André Jacquemin. Tirage à 120 exemplaires numérotés sur Vélin pur fil de Rives et 20 exemplaire lettrés de A à T soit au total 140 exemplaires. Celui-ci est le n°46 imprimé spécialement pour M. André Mouchard. 147 pages illustrées de 26 pointes sèches d'André Jacquemin sous serpente : un frontispice à pleine page et 25 gravures in-texte. Petits défauts à l'emboitage : dos insolé, fentes, petites salissures, petits chocs et pliures, bel intérieur. Bel exemplaire.

Exemplaire truffé du menu illustré en couleurs du banquet du 9 octobre 1954 ayant réuni les Bibliophiles de l'Est au Moulin de la Wantzenau.

Ce texte est un chapitre du livre "L'Appel au soldat" (1900) de Maurice Barrès, second tome de la trilogie de romans que Barrès nomme Le Roman de l'énergie nationale qui est précédé par Les Déracinés paru en 1897 et s'achève avec Leurs Figures paru en 1902. On y voit l'engagement politique du jeune Sturel auprès du général Boulanger et la relation personnelle qu'il liera avec ce dernier. Cet engagement se consolidera à l'occasion d'un voyage initiatique le long de la Moselle, décrit dans ce chapitre, durant lequel Saint-Phlin, gentilhomme-campagnard enraciné, permet à François Sturel de prendre contact avec la terre et l'histoire de ce pays vivant de Moselle, de Bussang à Coblence.

"Dans le chapitre XI de "L'Appel au soldat" (1900) de Maurice Barrès (1862-1923), intitulé « La Vallée de la Moselle », le héros François Sturel et son ami Henri Gallant de Saint-Phlin, deux porte-parole de l'auteur, font un voyage à bicyclette depuis la source de la Moselle jusqu'à Coblence où la rivière lorraine conflue avec le Rhin. Comme le montre le sous-titre du chapitre, « Sturel et Saint-Phlin recherchent leurs racines nationales », ce périple à vélo a pour but de constater les origines de leur nationalité française, en parcourant la région lorraine où ils sont nés et que la France et l'Allemagne se sont disputée depuis longtemps. Au cours du voyage, le sentiment nationaliste de ces deux Lorrains se renforce quand ils visitent des monuments qui évoquent les rivalités entre la France et l'Allemagne, surtout des monuments funéraires qui rappellent la défaite de la guerre franco-prussienne. On peut considérer « La Vallée de la Moselle » comme un récit autobiographique : ainsi que les deux personnages, Barrès parcourt à bicyclette le long de la Moselle en septembre 1896 et met beaucoup de ses propres impressions dans ce texte." Extrait de Tanaka Takuzo : "La représentation des monuments dans « La Vallée de la Moselle » : une réflexion sur la genèse du nationalisme de Maurice Barrès", communication effectuée au 56e congrès de la section locale de Tokyo de la Société japonaise de littérature comparée, à l'Université de Meiji, le 21 octobre 2018 [en ligne][en PDF].

Maurice Barrès (17 août 1862, Charmes - 4 décembre 1923, Neuilly). Écrivain, journaliste et homme politique français, figure de proue du nationalisme français. Membre de l'Académie française (25 janvier 1906).

Pour mieux connaître André Jacquemin, sa biographie et son itinéraire artistique, voir l'article que nous lui avons consacré sur notre Blog : André Jacquemin – Peintre-Graveur lorrain du XXe.

André Jacquemin (Épinal, 3 septembre 1904 - Paris, 16 janvier 1992) Peintre et graveur français. Il a été l’élève de Charles Albert Waltner (1846-1925) et de Jean-Paul Laurens à l’École des beaux-arts de Paris. En 1928, il fonde, avec onze autres graveurs (dont Yves Alix, Amédée de La Patellière et Robert Lotiron), la Société de la jeune gravure contemporaine et obtient, en 1936, le grand prix national des arts, attribué pour la première fois à un graveur. En 1937, il représente la gravure française à la Biennale de Venise. En 1953, il devient conservateur du musée de l'image et du musée départemental des Vosges à Épinal. On lui doit près de mille estampes et de nombreuses illustrations de livres. Ses œuvres figurent dans plusieurs musées français et étrangers.

Réf. 2900 K5