[Anonyme] [BOUGEANT Guillaume-Hyacinthe] "Amusement Philosophique sur le Langage des Bestes, Nouvelle édition. Augmentée d'Avertissement, d'un Discours préliminaire, d'une Critique, avec des Notes, & de la Rétractation de l'Auteur"

Une approche critique du machinisme de Descartes concernant l'âme des animaux. Ouvrage qui valu l'exil à son auteur.

Aux dépens de la Compagnie, Amsterdam, 1750. L'adresse d'impression est fausse bien entendu et la BNF nous dit "Fausse adresse. Imprimé en France d'après le matériel typographique". Toujours d'après la BNF, la "Lettre à Madame la comtesse D*** ...", imprimée à la suite, est de Aubert de La Chesnaye Des Bois, François-Alexandre (1699-1783 ; écrivain, généalogiste et compilateur français).

in-12 (10 x 16,8 cm). Reliure plein veau glacé havane, marbré. Frottements à la reliure. Dos lisse avec pièce de titre rouge et titre doré et ornementation de fleurons dorés encadrés. Toutes tranches rouges. Coins émoussés. XLVI pages (Faux titre, Titre, Avertissement, Discours préliminaire), 1 f. non paginé de Fautes d'impression, 2 ff. non paginés "Lettre du P. Boujeant, Jésuite, à Monsieur l'Abbé Savalette, Conseiller au Grand Conseil", 134 pages, et à la suite avec une nouvelle pagination, 50 pp. "Lettre à Madame la Contesse D*** pour servir de Supplément à l'Amusement Philosophique sur le langage des Bestes". Bel exemplaire.

Collation : a-d^4/8 π² A-O^8/4 P⁸. 

D'après l'article de Wikipédia sur notre auteur : "Bougeant publia, en 1739, un petit ouvrage in-12 intitulé : « Amusement philosophique sur le langage des bêtes », qui fut traduit en allemand et en anglais. Cet agréable badinage, qui n’était au fond que l’exposition d’une fable indienne, scandalisa quelques esprits et lui valut d’être momentanément exilé par ses supérieurs à La Flèche, et, pour apaiser les plaintes qu’il avait excitées, il publia une espèce de rétractation dans une lettre écrite à l’abbé Savalette, conseiller au grand conseil, du 12 avril 1739."

D'après Monge, Cassini et Bertholon, in: Dictionnaire de Physique Tome I, p. 204 : "Bougeant est un physicien estimable. ... L'objet de son Amusement philosophique était de prouver que les bêtes n'étaient pas des machines comme Descartes l'avait soutenu ; qu'elles avaient de la connaissance, conséquemment, une âme spirituelle ; que ce principe, qui n'étaient aucunement matériel, ni d'une nature moyenne entre l'esprit & le corps, n'était pas une substance spirituelle inférieure, quant à son intelligence, à celle de l'homme, mais qu'elle était au contraire d'un ordre supérieur. ... que les corps des bêtes était animés par les démons, quelques-uns de ceux qui, moins coupables que les autres n'étaient pas encore dévorés aux flammes vengeresses. Dans cette hypothèse, il explique facilement comment les bêtes ont tant d'esprit & d'intelligence ; ... On fit un crime au père Bougeant d'avoir fait un amusement philosophique ; on cria au scandale, à l'impiété, & on le força a se rétracter." d'après Monge, Cassini et Bertholon, in Dictionnaire de Physique Tome I, p. 204. Il y eut 4 éditions au XVIIIe : 1739, 1747, 1750, 1783 d'après Cioranescu Alexandre in: Bibliographie de la littérature française du XVIIIème, Tome I, p. 378, n°13210 et suivants et des éditions étrangères. Références : Brunet, Manuel du libraire et de l'amateur de livres, Tome III, p. 45, n° 542 et 542 bis pour les éditions de 1737 et 1783 et Quérard I, La France littéraire, p. 447 pour les éditions de 1839 et 1783.

Guillaume Hyacinthe Bougeant (ou Boujeant) (4 novembre 1690, Quimper - 7 janvier 1743, Paris). Prêtre jésuite français, écrivain et dramaturge, très engagé dans les polémiques avec les jansénistes. Il professa successivement les humanités et la rhétorique dans les collèges jésuites à Caen, Nevers et au collège Louis-le-Grand.

Réf. 2736 B3