BERTHELOT Marcellin, JUNGFLEISCH Émile "Traité élémentaire de Chimie Organique"

Important ouvrage où Berthelot expose le fruit de ses travaux sur les synthèses organiques et son enseignement de la Chimie organique.

Editeur : Vve Ch. Dunod, Paris, 1886. Troisième édition. La première édition date de 1872.

Deux volumes in-8 (15,7 x 23,2 cm). Reliures demi chagrin cerise. Dos à 4 nerfs avec titre et tomaison dorés et lignes noires réhaussant les nerfs. Légers frottements à la reliure. Intérieur un peu jauni avec quelques taches éparses. Truffé d'un bon de commande vierge d'eucalyptus, illustré, de la société "Les mimosées de la Corniche d'or, saison 1916-17" à Théoule et d'une feuille volante de notes à l'encre noire. Au total 101 gravures en noir dans le texte. Bon exemplaire.

Tome 1, XXIII pages (Titre, Préface et Table), 578 pages et 71 figures dans le texte. Contient 3 Livres : Généralités (III chapitres). Carbures d'hydrogène (VIII chapitres). Alcools (XVI chapitres dont saccharides et leurs fermentations d'après Pasteur et phénols). Tome 2, XV pages (Table, une page d'Errata non chiffrée), 596 pages et 29 gravures. Contient 4 Livres : Aldéhydes (V chapitres). Acides (VIII chapitres). Radicaux métalliques composés (I chapitre). Alcalis organiques -dont les alcaloïdes- (IV chapitres). Amides (VII chapitres).

Dans la Préface de la première édition (p. IX) : "Dans ce livre, résumé de douze années d'enseignement, la chimie organique est exposée et coordonnée d'après la méthode de la formation successive des composés, depuis les corps simples jusqu'aux substances les plus compliquées." 

Pierre Eugène Marcellin Berthelot (parfois orthographié Marcelin), né le 25 octobre 1827 à Paris ou il mourût le 18 mars 1907, est un grand chimiste organicien, physico-chimiste, biologiste, épistémologue et homme politique français. Il développa la synthèse de composés organiques à partir de corps minéraux, démentant les idées reçues qui voulaient que seuls les êtres vivants puissent les synthétiser, et la thermochimie. Outre la chimie -organique principalement- ses domaines d'intérêts était extrêmement larges, englobant les médicaments, les explosifs (travaux qui l'ont conduit à devenir président de la Société des explosifs) et la physiologie végétale. Il occupera deux fonctions ministérielles importantes : Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, (11 décembre 1886 - 17 mai 1887), dans le gouvernement René Goblet et ministre des Affaires étrangères, (1er novembre 1895 - 23 avril 1896), dans le gouvernement Léon Bourgeois. Rare chercheur en sciences à être entré dans un gouvernement, il use de son prestige de ministre pour imposer jusque vers 1900 son école de pensée, c'est-à-dire le maintien de la science comme expérimentation et sans l'influence directe d'idéologie ou de postulats religieux mais aussi son opposition à la théorie atomique. Ce qui fera prendre un retard important à la France dans le développement de la chimie moderne. Il considérait que la théorie atomique était un "roman ingénieux et subtil". Il a d'ailleurs commenté ironiquement la position de Wurtz, défenseur de l'atomisme,  "les atomes existent, Wurtz les a vus", c'était faire preuve de peu de clairvoyance et d'esprit d'ouverture.

Émile Clément Jungfleisch (21 décembre 1839 à Paris - 24 avril 1916) est un chimiste et pharmacien français. Ses travaux portent sur la chimie minérales et sur la chimie organique. Il a étudié la dissymétrie moléculaire et la synthèse de substances douées de pouvoir rotatoire. En 1908, il succède à Berthelot au Collège de France. Il est élu à l'Académie nationale de médecine en 1880 et à l'Académie des sciences, en 1909.

REF. 1795 G4