BERTHELOT Marcellin "Essai de mécanique chimique fondée sur la thermochimie" [2 volumes]

Un des premiers véritables traité de chimie physique résultat des longues recherches de Berthelot accompagné de nombreuses données numériques. Le pendant de son Traité élémentaire de Chimie Organique.

Editeur : Dunod, Paris, 1879. Première édition.

Deux volumes forts in-8 (16,5 x 24,6 cm). Reliure demi chagrin blond. Dos lisses avec pièces de titre rouges et titres dorés et pièces de tomaison bleues avec titres dorés. Rousseurs et taches éparses. Bons exemplaires.

Au début des années 1860, Berthelot conduit une longue série d’études pour développer ce qu’il nomme une « mécanique chimique ». La nouvelle discipline recherche les causes des transformations des composés. De ce fait, Berthelot occupe une position disciplinaire originale - revendiquée -, à l’interface entre chimie et physique. La « mécanique chimique » de Berthelot intègre deux grands domaines de notre actuelle chimie physique : les équilibres chimiques et la thermochimie. Berthelot va baser sa thermochimie sur des mesures calorimétriques. La thermochimie de Berthelot lui permet d’appréhender les transformations physiques ou chimiques des corps, c’est-à-dire la « mécanique chimique ». Á partir de 1869, durant une bonne vingtaine d’années, il mesure les dégagements ou les consommations de chaleur qui accompagnent, les réactions chimiques et les phénomènes physiques. Trois principes fondamentaux sont définis : ceux des travaux moléculaires, de l’équivalence calorifique des transformations et du travail maximum. C’est Berthelot qui introduit les termes d’« endothermique » et d’« exothermique ». D'après Philippe Jaussaud " Marcelin Berthelot (1827-1907), pharmacien chimiste de la République".

Tome 1 "Calorimétrie", XXXI pages (Titre, Préface, Introduction), 566 pages. Un portrait en frontispice de Berthelot sous serpente. Contient III livres : Affinité chimique et calorimétrie (VIII chapitres). Méthodes expérimentales (VI chapitres). Données numériques (XIV chapitres). 89 tableaux (principalement des données thermochimiques tabulées) et 44 figures en noir. Quelques annotations marginales au crayon.

Tome 2 "Mécanique", XI pages (Titre, Additions et Errata), 774 pages et 51 figures en noir. Contient II livres : De la combinaison et la décomposition chimique (XII chapitres). Statique chimique (VII chapitres). 

Pierre Eugène Marcellin Berthelot (parfois orthographié Marcelin), né le 25 octobre 1827 à Paris ou il mourût le 18 mars 1907, est un grand chimiste organicien, physico-chimiste, biologiste, épistémologue et homme politique français. Il développa la synthèse de composés organiques à partir de corps minéraux, démentant les idées reçues qui voulaient que seuls les êtres vivants puissent les synthétiser, et la thermochimie. Outre la chimie -organique principalement- ses domaines d'intérêts était extrêmement larges, englobant les médicaments, les explosifs (travaux qui l'ont conduit à devenir président de la Société des explosifs) et la physiologie végétale. Il occupera deux fonctions ministérielles importantes : Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, (11 décembre 1886 - 17 mai 1887), dans le gouvernement René Goblet et ministre des Affaires étrangères, (1er novembre 1895 - 23 avril 1896), dans le gouvernement Léon Bourgeois. Rare chercheur en sciences à être entré dans un gouvernement, il use de son prestige de ministre pour imposer jusque vers 1900 son école de pensée, c'est-à-dire le maintien de la science comme expérimentation et sans l'influence directe d'idéologie ou de postulats religieux mais aussi son opposition à la théorie atomique. Ce qui fera prendre un retard important à la France dans le développement de la chimie moderne. Il considérait que la théorie atomique était un "roman ingénieux et subtil". Il a d'ailleurs commenté ironiquement la position de Wurtz, défenseur de l'atomisme,  "les atomes existent, Wurtz les a vus", c'était faire preuve de peu de clairvoyance et d'esprit d'ouverture. 

REF. 370 G4