OSTWALD Wilhelm (Dr.) "Eléments de Chimie inorganique"

Un ouvrage majeur de la chimie minérale illustrant l'avance qu'avait la chimie allemande au début du XXe et qui présente les données les plus récentes de l'époque sur la radioactivité.

Editeur : Gauthier-Villars (une étiquette de la Librairie Joseph Gibert est collée sur le nom de l'éditeur, partiellement déchirée au tome 1), Paris, 1913. Deuxième édition française d'après la troisième édition allemande.

Traduit de l'allemand par L. (Louis) Lazard.

Deux volumes grands in-8 (17,7 x 25,3 cm). Reliure demi chagrin marron. Dos à 5 nerfs avec titre doré. Plats marbrés rosés. Frottements et épidermure à la reliure. Quelques feuilles non coupées. Papier un peu jauni. Au total 131 figures dans le texte. Bons intérieurs. Bons exemplaires malgré les défauts signalés.

Tome 1. XI pages (Titre et Préface), 1 p. (Avant propos), 603 pp., figures de 1 à 112. XXII chapitres : Principes Généraux. Matières et mélanges. Les lois de conservation. Les changements d'état physique. Solutions. Les phénomènes de combustion et l'oxygène. Les éléments chimiques. L'oxygène. Hydrogène. Eau. Peroxyde d'hydrogène. Chlore. Composés oxygénés du chlore. Brome, Iode, Fluor. Le soufre et ses composés. Sélénium et Tellure. Azote. Phosphore. Carbone. Silicium. Bore. Argon, hélium et éléments analogues.

Tome 2. 476 pages, figures de 113 à 131. Chapitres de XXIII à XLVIII : Potassium. Sodium. Rubidium, caesium, lithium et ammonium. Calcium. Magnésium. Strontium, baryum et glucinium (béryllium). Aluminium et métaux terreux. Fer. Manganèse. Chrome. Cobalt et nickel. Zinc et cadmium. Cuivre. Plomb. Mercure. Argent. Thallium. Bismuth. Antimoine. Arsenic. Vanadium, niobium, tantale, gallium et indium. Etain et métaux analogues (titane, germanium, zirconium, thorium). Uranium, tungstène et molybdène. Or et groupe du platine. Le choix des poids de combinaison et la classification périodique. Eléments radioactifs (radium, niton -radon-, uranium, actinium).

Ouvrage très en avance sur ses équivalents français qu'on peut comparer au fameux Traité de chimie minérale de Pascal qui paraitra dans les années 30. Il se présente comme une suite de monographies des éléments connus et donne un important développement sur la radioactivité : "... un poids de combinaison de radium, en se décomposant spontanément, dégage la quantité de chaleur que dégageraient quinze millions de poids de combinaison d'hydrogène en se combinant à de l'oxygène. Il s'agit donc ici de quantités d'énergie tout à fait hors de proportion avec celles qui sont en jeu dans les phénomènes ordinaires... Il est donc tout à fait logique de s'attendre à ce que le nouveau et extraordinaire degré de concentration de l'énergie que nous fournissent les matières radioactives, soit l'instrument de découvertes aussi extraordinairement neuves et imprévues. ... Nous pouvons donc être convaincus que, dans quelques dizaines d'années, la science chimique aura pris à beaucoup d'égards un aspect nouveau et imprévus, et nous voyons dès maintenant que, même dans sa partie la plus ancienne, la chimie inorganique, le champ des découvertes possibles est encore bien loin d'être moissonné."

Friedrich Wilhelm Ostwald, né le 2 septembre 1853 à Riga en Livonie dans l'Empire russe (actuelle Lettonie) et mort le 4 avril 1932 à Grossbothen, en Allemagne, est un chimiste germano-balte. Il a notamment reçu le prix Nobel de chimie de 1909 « en reconnaissance de ses travaux sur la catalyse et pour ses recherches touchant les principes fondamentaux gouvernant l'équilibre chimique et les vitesses de réaction ». Il a mis au point en 1900, avec son gendre Eberhard Brauer, un procédé de synthèse de l'acide nitrique à partir d'ammoniac, le procédé Ostwald.

REF. 1743 E5