GAUTIER Henry, CHARPY Georges "Leçons de chimie à l'usage des élèves de mathématiques spéciales"

L'enseignement de la chimie en France au début du XXe : une science descriptive continuant de refuser la théorie atomique.

Éditeur : Gauthier-Villars, Paris 1913. Cinquième édition (première édition 1892).

in-8 (16 x 24 cm). Modeste reliure toilée noire. Dos lisse avec titre doré. Menus accidents à la reliure : frottements, coins émoussés, taches au dos, coiffe et dos un peu abîmés, petite fente à un mors. Bel intérieur, très frais, malgré quelques rares taches d'encre sans gravité. 538 pages et 93 illustrations dans le texte. Bel exemplaire.

Contient : Généralités (Etats physiques des corps, Lois des combinaisons, Nombres proportionnels, équivalents, poids atomiques, Nomenclature chimique, Hypothèses sur la constitution de la matière, Notions de Mécanique chimique, Mesures thermochimiques, appareils usuels). Métalloïdes (Hydrogène, fluor, chlore, brome, iode, oxygène, soufre, sélénium, tellure, azote, phosphore, arsenic, antimoine, carbone, silicium, bore, classification des métalloïdes). Appendice. Bibliographie des analyses.

La théorie atomique est encore peu acceptée dans les milieux scientifiques français et est peu et mal enseignée aux futurs scientifiques, auxquels est destiné ce cours, comme on peut le lire page 49 et suivantes : "Il nous reste maintenant à exposer sommairement -et c'est vraiment très sommaire...- les idées qui ont servi de base à ce qu'on appelle la théorie atomique ou l'hypothèse moléculaire, idées qui sont constamment utilisées pour faciliter le langage chimique, même par les savants qui n'attachent aucune importance à ces théories ... Cette interprétation remarquable des lois des combinaisons chimiques constitue incontestablement un argument en faveur de l'hypothèse atomique ... mais néanmoins cela ne constitue pas une preuve de la réalité objective de cette conception La théorie atomique sous la forme que lui avait donné Wurtz -grand partisan de la théorie atomique-, dans laquelle on définissait la molécule, la plus petite quantité d'un corps pouvant exister à l'état libre, et l'atome, la plus petite quantité d'un corps pouvant intervenir dans les actions chimiques, est universellement regardée comme incapable de représenter réellement la constitution des corps." et il reste une grande confusion avec la découverte récente de l'électron et des rayons X et leurs interactions avec la matière car "Ces électrons, dans les idées actuelles, occuperaient la place autrefois attribuée à l'atome." mais l'application de cette nouvelle théorie "aux phénomènes chimiques n'a encore donné lieu qu'à un petit nombre de tentatives, mais elle intervient déjà dans dans le langage chimique et ne pouvait être passée sous silence." Ce qui fait que les auteurs sont obligés de se compliquer l'existence avec les notions de poids atomique et d'équivalent tout en utilisant la formulation atomique pour décrire les molécules sans les appeler ainsi. On voit là que reste bien ancrée l'influence -néfaste- de Berthelot (farouche adversaire de la théorie atomique) sur tout l'enseignement français de l'époque.

Gautier, Henri, (22/03/1862-14/12/1928), Physicien et chimiste. Polytechnicien et diplômé de pharmacie. Fut professeur de minéralogie et d'hydrologie, de toxicologie et de chimie minérale et directeur de l'École de pharmacie de Paris.

Augustin Georges Albert Charpy, né à Oullins le 1er septembre 1865 et mort à Paris le 25 novembre 1945, est un chimiste français. Il fait ses études à l'École polytechnique (promotion X1885) (1885-1887). Il commence une carrière industrielle comme ingénieur aux Usines Saint-Jacques (Forges de Châtillon-Commentry Neuves-Maisons), et en devient, en 1916, directeur technique. Il entre ensuite aux aciéries de la Compagnie des forges et aciéries de la marine et d'Homécourt avec le titre d'adjoint au directeur général. En 1920, il est nommé professeur de métallurgie à l'École des mines, puis en 1922 professeur de chimie générale à Polytechnique.

REF. 716 G5