DEZALLIER d'ARGENVILLE Antoine-Joseph "L'HISTOIRE NATURELLE ÉCLAIRCIE DANS UNE DE SES PARTIES PRINCIPALES, L'ORYCTOLOGIE QUI TRAITE DES TERRES, DES PIERRES, DES METAUX, DES MINERAUX ET AUTRES FOSSILES..."

Superbe traité des terres et fossiles en parfait état. Oryctologie : Histoire des fossiles. 

Suite du titre : "... OUVRAGE DANS LEQUEL ON TROUVE une nouvelle méthode Latine & Françoise de les diviser & une notice critique des principaux Ouvrages qui ont paru sur ces matières. Enrichi de figures dessinées d'après nature."

Editeur : De Bure, Paris, 1755.

Fort in 4 (22 x 29 cm). Reliure plein veau d'époque. Dos à 5 nerfs orné de fleurons dorés et pièce de titre rouge. Tranches rouges. Plats et mors un peu frottés. Mors du premier plat légèrement fendu. Coins émoussés. Filet sur les plats. Rares taches. Intérieur frais. Belle impression des gravures. Bel exemplaire malgré les petits défauts annoncés.

Collation : 5ff. (frontispice, titre, dédicace, privilège, avis  au relieur), XVI pages (2 faux titres, discours préliminaire), 560 pages, 1 page d'errata, 1 page d'avertissement. 

Complet des 26 planches gravées par Pierre-Quentin Chedel (1705-1763) chacune avec les noms des souscripteurs aux dépens desquels elles ont été réalisées (L'Avocat, de Julienne, de la Bourdonnaye, Duc de Sully, Chevallier, d'Ormesson du Cheray, Comte de Tessin, du Bois Jourdain, ...).

Liste des planches avec n° des pages : pl. 1 frontispice (par Devermont, gravé par Chedel) ; pl. 2, p. 152 "matrice des pierres fines" ; figure in texte, p. 157, "tailles des diamants" ; pl. 3, p. 164 "cristaux" ; pl. 4, p. 168 "agathes et jaspes singuliers" ; pl. 5 p. 170, "dendrites" ; figure in texte, p. 175 "tailles des diamants" ; pl. 6, p. 208, "cailloux d'Orient et autres" ; pl. 7, p. 229, "fossiles et coquilles pétrifiées" ; pl. 8, p. 233, "pierres dites figurées" ; pl. 9, p. 237, "fossiles" ; pl. 10, p. 238, "pierres arborisées" ; pl. 11, p. 239, "pierres arborisées" ; pl. 12, p. 242, "congélations" ; pl. 13, p. 306, "pierres martiales, marcassites, pyrites" ; pl. 14, p. 322, "fluors, congélations, pétrifications" ; pl. 15, p. 324, "rocher de corail blanc" ; pl. 16, p. 325, "tessons" ; pl. 17, p. 330, "parties du corps humain pétrifiées" ; pl. 18, p. 339, "animaux et quelques unes de leurs parties pétrifiées" ; pl. 19 (notée par erreur 20 et rectifiée à la plume), p. 343, "fossiles dont les analogues marins sont inconnus" ; pl. 20, p. 355, "bois pétrifiés" ; pl. 21, p. 360, "ardoises arborisées" ; pl. 22, p. 363, "madrépores" ;  pl. 23, p. 369, "pierres étoilées" ; pl. 24 (notée par erreur 15 et rectifiée à la plume), p. 372, "madrépore" ; pl. 25, p. 536, "oyseaux qui n'ont jamais été gravés" et à la suite pl. 26 "poissons de l'Amérique dessinez (sic) par le Pere (sic) Plumier et qu'on prétend n'avoir jamais gravez (sic)".

Ouvrage divisé en trois parties : "Analyse critique des ouvrages qui traitent de l'Oryctologie, la lithologie et la conchycologie" des pages V à 112 ; "Les fossiles naturels à la terre divisés en trois classes..." des pages 113 à 316 ; "Les fossiles étrangers à la terre ... histoire naturelle des fossiles qui se trouvent dans toutes les provinces de France" des pages 317 à 532 avec ensuite un "Appendix" avec les planches des oiseaux et des poissons. La "Table alphabétique des matières" va des pp. 537 à 560.

Madeleine Pinault-Sørensen dans son essai "Dezallier d'Argenville, l'Encyclopédie et la Conchyliologie" in Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie Année 1998 24 pp. 101-148 décrit la vie et l'œuvre de Dezallier et à propos de ce livre dit :  "L'ouvrage s'ouvre sur un frontispice de Vermont gravé par Pierre-Quentin Chedel (1705-1763). D'emblée, Dezallier souligne le rôle de la chimie dans la connaissance des pierres, puis il dégage trois parties dans son étude : les nouvelles méthodes latine et française qui divisent tous les fossiles suivant leurs qualités naturelles & apparentes dans les classes qui leur conviennent conformément à la méthode établie dans la conchyliologie, puis il passe à l'étude des fossiles naturels, les terres, les pierres, surtout les « pierres imagées », les sels, soufres et métaux, enfin aux fossiles étrangers à la terre, animaux pétrifiés, végétaux, pierres poreuses, pierres qui croissent dans les animaux, les végétaux et les minéraux. Comme on le voit c'est à peu près l'ordre suivi par le baron d'Holbach dans son classement des planches de minéralogie publiées dans le sixième volume des planches de l'Encyclopédie (Paris, 1768). Dezallier donne ensuite les noms des personnes qui ont traité de la lithologie et de la conchyliologie : ce sont les mêmes noms que ceux qui apparaissent au cours des articles de l'Encyclopédie, Luidus, Rumphius ou Lange. Les vingt-quatre premières planches de l'Oryctologie ont été gravées par Chedel aux dépens de divers amateurs français. On y retrouve évidemment l'ami d'études, le président Bon qui est le donateur de la planche 11 représentant des pierres arborisées publiée dans l'Oryctologie et des planches 10, consacrée aux « Limaçons à bouche demi-ronde », et 14 consacrée aux « Vis », publiées dans l'édition de 1742 de la Conchyliologie. Il est plusieurs fois cité tout au long de l'ouvrage."

Antoine Joseph Dezallier d’Argenville, né le 1er juillet 1680 à Paris, où il est mort le 29 novembre 1765, est un naturaliste, collectionneur et historien d’art français. Maître des comptes en 1733 et conseiller du roi en 1743. Sa Théorie et pratique du jardinage connaît en France une grande popularité ; l'ouvrage est traduit en anglais en 1712 et en allemand en 1731. À partir de 1751, les travaux qu’il a entrepris pour le réaliser lui permettent de devenir l'un des contributeurs majeurs à l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, pour laquelle il rédige plus de 540 articles sur le jardinage et l'hydraulique. Sa Conchyliologie a pour but de faciliter la détermination des coquillages, qu'ils soient marins, fluviaux ou terrestres, fossiles ou actuels. D'Argenville entame une troisième édition de cet ouvrage réédité en 1757 et souvent critiqué, mais sa mort la laisse inachevée. C'est le graveur et éditeur Jacques de Favanne (1716–1770) et le fils de celui-ci, Jacques Guillaume de Favanne, qui la fait paraître en 1780. Cet ouvrage, très populaire auprès des collectionneurs, est utilisé par Carl von Linné pour l'organisation de sa propre collection. Il y utilise en outre, dès 1742, une nomenclature binominale qui préfigure celle de Linné. Dezallier d'Argenville réunit une importante collection comprenant aussi bien des œuvres d'art que des curiosités naturelles. Dezallier d'Argenville était membre de la Royal Society et de la Société royale des sciences de Montpellier.

Pierre Quentin Chedel, né à Châlons-sur-Marne le 14 novembre 1705 et mort à Paris en 1762, est un graveur à l'eau-forte et au burin français.

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