BOUREAU-DESLANDES André-François "Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant. Nouvelle édition. Augmentée d'Épitaphes & autres Pièces curieuses qui n’ont point encore parues"

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"A travers une suite de remarques où l'anecdote l'emporte souvent, Deslandes fait l'éloge de ce que nous proposons de nommer, conformément au vocabulaire du temps : le rire des esprits forts." Franck Salaün.

Sans nom d'éditeur, Amsterdam, 1776. 

Petit in-8 (11 x 17,8 cm). Reliure postérieure (XIXe ?). Cartonnage rigide revêtu à l'imitation du cuir raciné fauve. Dos manquant. Toutes tranches marbrées de bleu et rose. XVI pages (Titre, Préface, Table des chapitres), 304 pages. Certains cahiers roussis et rares rousseurs. Bon exemplaire.

Ouvrage en XXIII chapitres dont voilà quelques titres pour donner le ton : I. La mort est plus à souhaiter qu'à craindre. II. Si la vue de la mort peut être un objet de plaisir ? III. Idée générale d'une mort plaisante. IV. De l'indifférence que plusieurs Sçavants ont témoignée pour la mort. VI. Quel temps est le plus avantageux à l'Homme pour mourir. ... XI. De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant. ... XX. Des grands Hommes qui n'ont rien perdu de leur gaité, lorsqu'on les menoit au supplice. ... XXII. S'il y a de la bravoure à se donner la mort (l’auteur n’est pas hostile au suicide). ... On trouve à la suite : Poésies diverses " ("... ces Poésies partent de la même main"), pp. 131-162 ; "Épitaphes et autres pièces plaisantes", pp. 162-256 et "Œuvres de Monsieur La Chapelle", pp. 257-290 puis Table des Matières, pp. 291-304.

Dans Le rire des esprits forts. Sur les Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant d'André-François Deslandes par Franck Salaün in: Dix-Huitième Siècle, Année 2000 / 32, pp. 213-225 on trouvera une analyse de ce livre dont nous extrayons quelques phrases : "Peut-on rire de tout ? ... [pour Pascal dans les Provinciales] si la raillerie se justifie dans la dénonciation des erreurs ridicules opposées à la foi authentique, elle est blasphème lorsqu'elle entreprend les dogmes. Pour Pascal, les limites du rire semblent donc clairement établies. André-François Deslandes, dans les Réflexions, adopte une attitude diamétralement opposée et se place délibérément dans le camp des impies dont il prend la défense. Dans ce contexte, le rire prend une plus large extension et finit par caractériser une conception de l'existence. La première version des Réflexions parut anonymement en 1712, suivie dès 1713, d'une traduction en anglais, préparée par Deslandes et l'abbé Boyer, avec des chapitres et des notes supplémentaires. Ces nouveaux chapitres furent intégrés à la seconde version du texte en français, datée de 1714, à laquelle furent adjointes les Poésies diverses. Cet ensemble, réédité en 1755, mérite d'être considéré comme le texte définitif. En effet, il est peu probable que Deslandes ait pris l'initiative de l'édition de 1732, reprise en 1758 et 1776, comportant la mention «Nouvelle édition augmentée d'épitaphes et autres pièces curieuses qui n'ont point encore paru », où apparaissent des textes dont l'origine reste à déterminer. ... Ce livre s'inscrit dans le prolongement d'une remarque de Montaigne qui «souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'histoire nous parle ». ... Son texte se présente comme la retranscription des entretiens de l'auteur avec l'un de ses amis ... l'auteur et son ami échangent tranquillement des pensées sur la mort qui, loin de les effrayer, les réjouissent ! Deslandes,... , suit l'exemple de Montaigne et considère les bons mots d'hommes et de femmes au moment de mourir, tantôt comme des exemples amusants de la folie humaine, tantôt comme des preuves de la lucidité des esprits forts. ... L'idée qui sous-tend l'ouvrage est que l'homme est un animal ridicule, c'est-à-dire risible. Étant donné que le spectacle offert par le genre humain est plein de folie, le rire doit être compris comme une réponse naturelle de l'individu face à la réalité."

André-François Boureau-Deslandes (19 mai 1689, Bandel - Inde française - 11 avril 1757, Paris). Commissaire de la Marine, scientifique, philosophe et écrivain français. Auteur de nombreux ouvrages de littérature, d’économie et d’histoire, il se fait d’abord connaître, en 1712, par ses Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant, ouvrage libertin qui est mis à l’index en 1758.

Réf. 2747 H8

 

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