BERTRAND Élie "DICTIONNAIRE UNIVERSEL DES FOSSILES PROPRES ET DES FOSSILES ACCIDENTELS..."
Une somme pour la paléontologie du Siècle des Lumières en première édition faite à La Haye, avant celle d'Avignon qui en est une copie.
Éditeur : Pierre Gosse Junior et Daniel Pinet, La Haye, 1763.
Titre entier : "DICTIONNAIRE UNIVERSEL DES FOSSILES PROPRES ET DES FOSSILES ACCIDENTELS CONTENANT UNE DESCRIPTION DES TERRES, DES SABLES, DES SELS, DES SOUFRES, DES BITUMES, DES PIERRES SIMPLES & COMPOSÉES, COMMUNES ET PRÉCIEUSES TRANSPARENTES & OPAQUES, AMORPHES & FIGURÉES, DES MINÉRAUX, DES MÉTAUX, DES PÉTRIFICATIONS DU RÈGNE ANIMAL, & ET DU RÈGNE VÉGÉTAL &c. AVEC DES RECHERCHES SUR LA FORMATION DE CES FOSSILES, SUR LEUR ORIGINE, LEURS USAGES &c."
En Faux Titre : DICTIONNAIRE ORYCTOLOGIQUE UNIVERSEL
in 8 (13 x 21 cm). Deux tomes en un volume. Reliure plein veau d'époque en bel état malgré quelques usures d'usage. Dos à 5 nerfs, orné de fleurons dorés, pièce de titre rouge. Tranches rouges. Texte sur deux colonnes par page. Intérieur un peu jauni. Bel exemplaire.
Collation : Tome 1 : 1f, faux titre, page de titre en rouge et noir, XXXII pages de Dédicace à S.M. Frédéric avec une gravure et de Discours préliminaire, 284 pages. Tome 2 : 1 page faux titre, titre en rouge et noir, 256 pages. Erreurs typographiques de pagination : tome 1 page 542 au lieu de 242, pages 363 et 364 au lieu de 263 et 264.
Oryctologie : Du grec ancien ὀρυκτός, oruktos (« minéral, fossile ») et -logie du grec ancien -λογία, -logía, dérivé de λόγος, lógos (« parole, discours »).
Le terme fossile à l'époque (du latin fodere, creuser) est encore dans une acception identique à celle d'Agricola (De Natura Fossilium) et ne se restreint pas encore aux restes d'organismes conservés dans les roches. (voir Eric Buffetaut, "Histoire de la Paléontologie" Que sais-je, p.23). Pour Bertrand, "Nous prenons le nom de fossile dans l'acception la plus étendue, pour désigner tout ce qui se tire de la terre, ou se qui se trouve dans son sein ; soit qu'il lui soit propre, comme les sables, les terres, les pierres, les sels, les soufres, les bitumes, les minéraux, les métaux ; soit qu'il s'y rencontre accidentellement, comme les coquilles fossiles, & les pétrifications des animaux....", Préliminaire page XI. L'origine des fossiles animaux et végétaux reste peu claire pour Bertrand (voir l'entrée "Pétrifications" p. 116 t.2) : "Il y a des pétrifications qui ont précédé le Déluge, il y en a qui viennent du Déluge même, il y en a qui doivent leur origine à tous les accidents du Globe depuis le Déluge (suit une description très longue de ces accidents : inondations, tremblements de terre, dessèchement de mer, chute des montagnes et élévations de quelques autres etc..)"
Ce dictionnaire décrit ainsi, dans une volonté Encyclopédique, tous les "fossiles" connus à l'époque avec leurs termes latins ou étrangers et les textes de référence correspondants. Il est passionnant pour l'histoire de la paléontologie.
Référence : n° 523, page 169 in Mineralogy & Crystallography: An Annotated Biobibliography of Books Published, 1469 through 1919 Vol. 1 par Curtis P. Schuh : "Scarce. An early comprehensive dictionary defining terms used in the 18th century study of oryctology, which by today’s convention would include all of the earth sciences such as geology, mineralogy, crystallography, paleontology, and vulcanology. In the alphabetical list, various terms deal with earths, salts, sulfurs, bitumens, petroleum, simple and complex stones, common and precious gems, minerals, metals, petrifications of animals and plants, the latest theories on their formation, and their uses. In many instances a substantial definition is provided, which shows Bertrand’s good knowledge of the subject. Volume one covers words beginning with the letters A to L, while volume 2 continues M to Z."
Élie Bertrand, né le 17 mai 1713 à Orbe et mort le 23 août 1797 à Yverdon, est un pasteur, géologue et naturaliste suisse. Après avoir suivi des études de théologie à Lausanne et à Genève entre 1731 et 1738, il est consacré en 1740 à Lausanne. Il exerce comme pasteur pendant quelques années avant d’entrer au service de l’église française de Berne en 1744 comme diacre, puis comme pasteur. Homme des lumières il a participé aux volumes VIII et IX de l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert. Il a entretenu une correspondance avec Voltaire qui le considérait avec la plus haute estime (Voltaire appelle Bertrand « [s]on cher philosophe»). Voltaire s’était empressé le féliciter dès la réception de son Dictionnaire : « Votre dictionnaire doit faire fortune, mon cher philosophe ; il est neuf, il est utile, et il me paraît très bien fait ». Voltaire, en faisant l'éloge du Dictionnaire de Bertrand, polémique en fait avec Buffon. Pour Buffon, « le travail du naturaliste ne peut se limiter à la description minutieuse de la réalité observable, mais doit s’élever à une connaissance du général, qui ne soit pas celle des causes, mais des lois, celle de la production du vivant » alors que Bertrand, soutenu par la vision de Voltaire, est plus partisan de la description de la nature ou encore comme dit Voltaire dans son article sur le Dictionnaire de Bertrand « Il rend compte de ce que la nature nous offre, et non de ce qu’elle nous cache ». On trouvera plus de références dans l'article bien documenté de Samy Ben Messaoud "Voltaire Journaliste Scientifique" d'où sont tirés ces extraits.
Il part en 1765 pour la Pologne où il se lie avec le roi Stanislas II de Pologne et dirige le Département de l’industrie, de l’agriculture et des sciences naturelles pendant une année avant d’être anobli en 1768. On trouvera dans "Élie Bertrand et l’affaire polonaise : transfert d’idées juridiques et politiques dans une correspondance inconnue" par Aleksandra Szadok-Bratuń et Marek Bratuń une étude fournie de ses activités et relations en Pologne en particulier avec Catherine, née Zamoyska Mniszech, la mère de magnats polonais, et le roi Stanislas Auguste Poniatowski avec qui il finit par se brouiller.
Il revient en 1767 en Suisse et s’installe à Yverdon où il fonde la bibliothèque (en 1761) ainsi que la société économique de la ville. Il est alors membre de diverses sociétés savantes (Lyon, Genève, Florence, etc.). Son frère est l’agronome Jean Bertrand (1708 - 1777).
Notre édition de La Haye se trouve à la Bayerische Staatsbibliothek. A titre de comparaison on peut consulter l'édition d’Avignon sur le site de spéléologie : speleologie.free.
RÉF. 990 BA
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