CUVIER Georges, DELAMBRE Jean-Baptiste "Rapport historique sur les progrès des sciences naturelles depuis 1789, et sur leur état actuel" à la suite "Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques depuis 1789, et sur leur état actuel"
Un passionnant bilan de l'état des Sciences à la sortie de la Révolution qui fut présenté à Napoléon.
"Présenté à sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'état, le 6 Février 1808, par la Classe des Sciences physiques et mathématiques de l'Institut, conformément à l'arrêté du Gouvernement du 13 Ventôse an X".
Imprimé par ordre de sa Majesté, à Paris, de l'Imprimerie impériale, 1810. Première édition.
in-4 (20,8 x 26,4 cm). Reliure demi cuir blond de l'époque. Dos lisse avec titre doré. Nombreuses épidermures sur les plats et au dos. Coins émoussés. Toutes tranches jaunes ponctuées de rouge. Intérieur frais avec quelques rousseurs et quelques cahiers jaunis, dernière page salie. Bon exemplaire.
Deux textes reliés ensemble de ce Rapport demandé par le Consulat sur "le progrès des sciences des lettres et ses arts depuis 1789", supervisé par les ministres de l'Intérieur, Chaptal en 1803 et Champagny en 1807 et présenté à l'Empereur Napoléon Ier. Cuvier commence par définir les Sciences naturelles : "Placées entre les sciences mathématiques et les sciences morales , elles commencent où les phénomènes ne sont plus susceptibles d'être mesurés avec précision , ni les résultats d'être calculés avec exactitude ; elles finissent, lorsqu'il n'y a plus à considérer que les opérations de l'esprit et leur influence sur la volonté." dans son acception il y rajoute la chimie, l'étude de la chaleur, de la lumière et de l'électricité, la météorologie, l'hydrologie, la minéralogie, la géologie, l'anatomie, la physiologie, ainsi que la botanique et la zoologie. Les innovations médicales et technologiques sont traitées comme des résultats des avancées dans ces sciences. Pour la partie consacrée aux mathématiques par Delambre, R. Granderoute dit "... le Rapport sur les Mathématiques rompt avec la conception attendue des mathématiques comme symbole du progrès."
Bibliographie : Enseignement et sciences naturelles au XIXe siècle / Education and natural science in the 19th century, Jean-Marc Drouin et Nicole Hulin, Revue d'histoire des sciences. Année 1998 51-4 pp. 403-408 ; Granderoute Robert, Notes de lecture sur la réédition de cet ouvrage, in Dix-huitième Siècle, n°22, 1990. Voyager, explorer. p. 487. et Un espace « aussi vaste que fertile » : les sciences naturelles dans le rapport de Cuvier, Jean-Marc Drouin. p. 21-31.
Premier rapport par Cuvier, "Rapport historique sur les progrès des sciences naturelles depuis 1789, et sur leur état actuel". VIII pages (Faux titre, Titre, Avertissement, Table des articles), 299 pages. Ouvrage en III parties avec une Introduction et des conclusions. I. Chimie : Lois générales de l'attraction moléculaire (dont théorie de la cristallisation avec Haüy et théorie des affinités). Circonstances qui modifient l'attraction moléculaire (lumière, chaleur, pression, électricité). Effets de l'attraction moléculaire dans les substances diverses - chimie proprement dite (théorie de la combustion, découvertes sur les airs pendant la première partie du XVIIIe. Etudes des différens -sic- éléments et de leurs combinaisons - chimie particulière (nouveaux éléments, nouveaux acides, ... poudres, alliages, carbures, ..., diamant, étude des produits des corps organisés -débuts de la chimie organique-, théorie des fermentations). II. Histoire naturelle : Météorologie. Hydrologie. Géologie. Histoire naturelle des êtres vivants (fonctions et structures, physiologie). Histoire naturelle particulière des corps vivants (nomenclature et catalogue des êtres, nécessité d'un nouveau Systema naturae). III. Sciences d'application : Médecine (pathologie, thérapeutique, chirurgie, enseignement médical, art vétérinaire, médecine des végétaux). Agriculture (nouvelles espèces ou variétés introduites en agriculture -végétaux et animaux-, nouveaux soins, perfectionnements des assolemens -sic-). Technologie ou connaissance des arts et métiers (tableau des principaux perfectionnements qu'ils ont reçus de la chimie et de l'histoire naturelle) Conclusion et récapitulation rapide. Réponse de sa Majesté.
Deuxième rapport par Delambre, "Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques depuis 1789, et sur leur état actuel". VII pages, une page "Additions et corrections" non numérotée, 272 pages. Ouvrage contenant : Discours de M. Bougainville. Discours de M. Delambre (présentant les différents domaines des mathématiques qui seront regardées dans le rapport : géométrie élémentaire, mesure de la méridienne, tables trigonométriques, ..., physique mathématique, géographie des voyages). Rapport sur les Sciences mathématiques : Géométrie. Algèbre (équations à 2 termes, analyse indéterminée, calcul différentiel et intégral, différences finies et séries). Mécanique analytique (astronomie physique, progrès ultérieurs de l'analyse mathématique). Astronomie (théorie des planètes, comètes, planètes nouvelles, traités d'astronomie). Géographie et voyages (traités de géographie, cartes, voyages dans les différents continents). Physique mathématique (magnétisme, densité de la terre et de l'eau, hauteurs barométriques, affinités des corps avec la lumière, longueur du pendule, dilatation des métaux, galvanisme, hydraulique). Mécanique (machines, horlogerie, télégraphie, béliers hydrauliques, pompes et écluses, moteurs -la vapeur commence à peine à être utilisée, c'est surtout l'eau et le vent qui sont sources d'énergie-). Manufactures et Arts (Imprimerie, charrue, roues, lampes hydrostatiques, système métrique et perfectionnement qu'il a introduit dans les arts).
Jean Léopold Nicolas Frédéric Cuvier, dit Georges Cuvier, né le 23 août 1769 à Montbéliard et mort le 13 mai 1832 à Paris, est un anatomiste français (né sujet montbéliardais), promoteur de l'anatomie comparée et de la paléontologie au XIXe siècle. Cuvier est parmi les fondateurs de l'anatomie comparée moderne. Il énonce le principe de subordination des organes et de corrélation des formes. Ainsi il propose une classification du règne animal en quatre « embranchements » (articulés, vertébrés, mollusques, radiaires) et cela, en structurant l'étude de l'anatomie comparée des animaux et en remettant en cause la chaîne des êtres. Il a donné à la géologie de nouvelles bases, en fournissant les moyens de déterminer l'ancienneté des couches terrestres par la nature des débris qu'elles renferment. C'est lui, notamment, qui baptisa la période jurassique de l'ère secondaire (ou mésozoïque) en référence aux couches sédimentaires dans le massif du Jura, qu'il connaissait bien. Il s'oppose à l’Actualisme ou l’Uniformitarisme (terme employé par William Whewell en 1832 : « Les chocs actuels sont les mêmes que ceux du passé »), et il est en accord avec les idées fixistes (se référant notamment à la Création divine) et catastrophistes. Il n'évoque pas des extinctions de masse mais des extinctions majeures (qu'il appelle « révolutions du globe ») par des catastrophes de type inondations ou séismes, la terre étant ensuite repeuplée par une nouvelle création ou des migrations après ces catastrophes. Son attitude fixiste acharnée et ses manœuvres expliquent en partie que la théorie de l'évolution a eu beaucoup de mal à s'implanter en France.
Jean-Baptiste Joseph Delambre, né à Amiens le 19 septembre 1749 et mort à Paris le 19 août 1822, est un astronome et mathématicien français. Il a été directeur de l'Observatoire de Paris et a participé à la mesure précise de la longueur du méridien terrestre, à la base de la définition originelle du mètre. En 1795, il entre au Bureau des longitudes. Il est nommé inspecteur général des études en 1802 et succède en 1807 à Lalande à la chaire d'astronomie du Collège de France. En 1808, il devient membre du conseil de l'université, dont il est écarté en 1815.
REF. 472 B3