BORDEU Théophile "Recherches anatomiques sur la position des glandes et sur leur action"

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Ouvrage majeur de Bordeu et précurseur de l’anatomie physiologique. Le premier ouvrage traitant des sécrétions internes des glandes.

Chez Brosson Libraire et Gabon Libraire, Paris, an VIII (1800). La première édition date de 1751.

in-12 (10,5 x 17 cm). Reliure plein cuir marbré de l'époque. Dos lisse avec encadrement à la façon des caissons et décorations de fleurons dorés. Pièce de titre rouge avec titre doré. Coins un peu émoussés. Toutes tranches marbrées. Mors du premier plat légèrement fendu en haut sur environ 4 cm. Manque de cuir à la coiffe. Légers frottements aux plats et au dos. LII pages (Préface, Réflexions sur le traité des glandes), 446 pages et une page d'Errata non chiffrée. Petite tache d'encre (1,5 x 0,2 cm) sur la page de titre sans atteinte au texte (voir photo). Intérieur frais avec de très rares rousseurs. Bel exemplaire.

La table des matières est trop vaste pour pouvoir tout lister ici ... on la trouvera dans les photographies jointes à notre description.

Pour Jean-Jacques Ferrandis et Jean-Louis Plessis dans leur article « Théophile de Bordeu (1722-1776)  Un homme d'esprit, de connaissances éclectiques et sachant séduire » in HISTOIRE DES SCIENCES MÉDICALES - TOME XLI - N° 3 - 2007 : "Mais son œuvre maîtresse, nous l’avons dit, est ses Recherches anatomiques sur la position des glandes, et sur leur action, publiée à Paris en 1752. Le professeur Jacques Mirouze a écrit : “Dès le XVIIIème siècle, bien avant que Claude Bernard n’introduise la notion de sécrétion interne, Théophile de Bordeu avait imaginé l’existence probable de sécrétions internes”. Pour Bordeu, “Bien des gens regardent l’anatomie, qu’ils appellent l’anatomie fine, comme fort inutile ou du moins comme indifférente pour la pratique… Voici mes réponses à ces objections. Entraîné par de certaines circonstances à m’attacher à l’anatomie quoique je me destinasse uniquement à la pratique de la Médecine, je me suis trouvé ensuite livré à moi-même, et en position de voir des malades… J’ose avancer que l’Anatomie s’apprend au lit des malades, et qu’on ne peut jamais faire des progrès, surtout dans la partie qui regarde le diagnostic, et les symptômes des maladies, si on n’est pas versé dans l’Anatomie… N’est-il pas évident que l’art a souffert de cette conduite de la plupart des Anatomistes ? Ils ne s’occupent qu’à étudier le cadavre, ils perdent de vue le corps vivant…”. Dans cet ouvrage, on trouve déjà l’idée d’un principe fondamental de la physiologie pathologique, dont la comparaison de l’état sain avec l’état morbide des tissus, les relations des phénomènes de la maladie avec la structure des organes. On comprend que Bordeu ait été largement exploité ensuite par les écoles de Bichat et de Broussais. Il s’agit d’un véritable traité d’anatomie physiologique : “Ces glandes sont les principaux instruments que la nature emploie dans l’excrétion des différentes humeurs ; il était donc nécessaire d’examiner exactement la position et les liaisons de ces organes pour en connaître l’action”. Bordeu s’étonne du peu d’études consacrées aux sécrétions. Par exemple, il nie le rôle des pressions musculaires, jusque-là retenu, sur l’écoulement de la salive. Pour lui, il n’y a pas de compression qui, au contraire arrête la sécrétion, mais une action primordiale du nerf sécrétant. Il le démontre en remplaçant les parotides par des éponges remplies d’eau. Il démontre également le rôle sécrétoire des nerfs et les phénomènes de vasodilatation et de vasoconstriction. Il introduit clairement la représentation des différentes parties du corps dans le cerveau, la notion d’influx nerveux et de leur sélection spécifique par les organes cibles. Bordeu regrette le manque de communication entre les anatomistes, les physiologistes, les philosophes et les praticiens. Avec sa vision globale de l’organisme, il s’écarte de Boerhaave et de Stahl, et se rapproche de Van Helmont et de sa théorie des “centres généraux” ou “archées” ou “âmes secondaires”. Dans la conclusion de son travail, il introduit une notion nouvelle qu’il développera plus tard : “Il est encore un organe singulier, connu de tout le monde, et sur lequel on n’a presque rien dit encore qui nous paraît avoir des usages bien étendus ; c’est du tissu cellulaire que nous voulons parler”. Le succès de l’ouvrage est retentissant, Bordeu se lie avec les fondateurs de L’Encyclopédie, Diderot et d’Alembert."

Théophile de Bordeu, né le 22 février 1722 à Izeste (vallée d'Ossau) et mort le 23 novembre 1776 à Bagnères-de-Bigorre, est un médecin et philosophe français représentant important du vitalisme. Il est également auteur de poésies béarnaises en occitan. Il fut le médecin de la comtesse du Barry et l’ami de Diderot et rédigea un article pour l’Encyclopédie de Diderot qui fit de lui un des personnages de son Rêve de d’Alembert.

REF. 1825 C4

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