BÉRARD Frédéric "Doctrine des Rapports du Physique et du Moral pour servir de fondement à la Physiologie dite Intellectuelle et Métaphysique"

L'ouvrage le plus important du médecin et philosophe français Frédéric Bérard.

Éditeur : Gabon et Compagnie, Paris, 1823. Édition originale.

in-8 (13,5 x 20,8 cm). Reliure de l'époque, demi chagrin brun. Dos lisse avec titre doré et lignes dorées à la façon des nerfs. Frottements à la reliure et aux coins. 675 pages. Rousseurs et taches assez prononcées. Une étiquette d'ex-libris au premier contre-plat : "ex Museo Martini, Med. Hippocr. Monspel. (Montpelier)" surchargé d'un cachet bleu d'ex-libris "Gustave Escoffier" et le même cachet bleu sur la page de titre. Bon exemplaire malgré les défauts signalés.

Table : Préface. Prolégomènes. I. De la Sensation. II. De l'Idée III. Du Jugement, du Raisonnement et des Méthodes. IV. De la Mémoire et de l'Imagination. V. Des Appétits et des Passions. VI. De la Volonté et de la Liberté morale. VII. Du beau et du Bien, ou du Sens moral. VIII. De la Volonté, appliquée au mouvement des muscles. IX. De l'Habitude, de l'Imitation, de la Sympathie. X. Du sommeil, des Rêves, du Délire, de l'Aliénation mentale. XI. De la Personnalité. XII. De l'âme ou de la Psychologie. Notes. Tables.

Cet important ouvrage de Bérard s’oppose aux théories matérialistes sur le lien entre vie psychique et vie physiologique développées par Pierre Jean Georges Cabanis dans son ouvrage "Rapports du physique et du moral de l'homme" pour lequel :  « le cerveau en quelque sorte digère les impressions ; il fait organiquement la sécrétion de la pensée ». Il veut ainsi réintroduire le spiritualisme dans la science de l'Homme en unissant l'étude de la psychologie à celle de la physiologie et il expose toutes ses idées philosophiques autour de la physiologie intellectuelle et de la métaphysique. On y retrouve la controverse entre organicisme et vitalisme qui faisait rage à l'époque. Malgré tout, Bérard publia un texte posthume de Cabanis intitulé "Lettre à Fauriel sur les causes premières, testament philosophique".

Dans le Dictionnaire des sciences philosophiques (2e édition) sous la direction de M. Adolphe Franck, Hachette, 1875, p. 166, on trouve à propos de ce livre : "Il reconnaît que l'étude de l'homme ne peut être bien faite qu'à la condition de l'envisager tout à la fois sous les points de vue physiologique et psychologique : c'est le moyen, dit-il, de ne tomber ni dans le matérialisme ni dans le spiritualisme outré. La sensation est inexplicable par le mouvement, soit vital, soit chimique ; elle ne l'est pas davantage par le galvanisme et l'électricité, ou par tout autre fluide impondérable."

Pour aller plus loin : Histoire de la psychologie française au XIXe siècle par Serge Nicolas.

Bérard Frédéric (27 février 1789, Montpellier - 16 avril 1828, Montpellier). Médecin et philosophe français. Reçu docteur en médecine en 1811, il est d'abord professeur de médecine à la faculté de Paris entre 1823 et 1825 puis professeur d'hygiène à la faculté de médecine de Montpellier. Il est connu pour s'être opposé aux théories développées par Cabanis sur les liens entre mouvements de l’esprit et conformation du corps. Il est élu associé non résidant de l'Académie de médecine le 23 octobre 1824. Voir aussi : "Notice historique sur Frédéric Bérard, professeur d'hygiène à la Faculté de Montpellier" par M. Jules Teissier-Rolland, 1834 [en ligne] et Frédéric Joseph Bérard (1789-1828). Médecin et philosophe [en ligne].

Réf. 2748 D3