BONHOMME T.-F. [Thèse de Médecine] "Étude sur l'anémie des mineurs"

Intéressant témoignage des conditions de vie des mineurs de charbon et des débats autour de cette maladie surprenante aux yeux des contemporains. Très rare. 

Imprimerie administrative de L. Cristin et Cie, Montpellier, 1865. Thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 23 août 1865.

in-4 (19,5 x 25,3 cm). Reliure à la Bradel demi toile grenat. Dos lisse avec pièce de titre grenat sombre et titre doré. 45 pages, 2 pages de questions tirées au sort et 1 page de liste des professeurs de la Faculté de Montpellier. Bel exemplaire.

Un envoi de l'auteur dédicacé à la plume sur la page de titre, partiellement rogné lors de la reliure. Un dessin humoristique en médaillon imprimé à la page de titre.

Absent à la BNF et cité à l'Index-catalogue of the Library of the Surgeon-General's Office.

Plan de l'ouvrage présenté par l'auteur : "Pour bien saisir les causes qui tendent à produire chez les houilleurs cette affection particulière (l'anémie des mineurs), il est nécessaire de connaître la nature de leurs travaux et le milieu dans lequel ils les accomplissent. Nous diviserons donc notre ouvrage en trois parties : Dans la première, nous donnerons quelques considérations sur les houillères et sur le travail des mineurs (intéressantes descriptions des houillères et du pénible travail des mineurs). Dans la seconde, nous étudierons aussi complètement que possible : l'étiologie, la symptomatologie et le traitement de l'anémie des mineurs. Dans la troisième partie, nous essaierons de déterminer la véritable nature de cette affection. Nous terminerons notre étude par l'histoire de quelques malades dont nous avons pu recueillir les observations dans les services de l'Hôtel-Dieu de Lyon."

La maladie appelée "anémie des mineurs" est en fait une ankylostomose, parasitose intestinale provoquée par des nématodes (petits vers ronds) et transmis au travers de la peau dans des lieux infectés par des déjections (ce qui était le cas dans les mines). La première description en France fut faite à l'occasion d'une épidémie dans les mines d'Anzin en 1802-1803 par le professeur Jean-Noël Hallé. Elle fut longtemps attribuée aux dures conditions de travail dans les mines (aération, température, gaz "délétères, ...) avant que son origine parasitaire soit reconnue en 1904. Notre auteur, intéressé par cette maladie car né à Saint-Étienne, quoique préconisant des mesures d'hygiène pouvant être efficaces contre le parasite : "Toutes les matières organiques pouvant donner lieu à un dégagement de miasmes seront éloignées avec soin. Les matières excrémentielles, les débris de repas seront autant que possible portés au dehors de la mine ou rejetés dans une galerie abandonnée.", reste un adepte de l'intoxication par un gaz présent dans la mine, mais avoue ne pas savoir lequel. La maladie surprenait beaucoup les contemporains  car des puits pouvaient être infectés et infectants alors que d'autres, dans la même mine, était indemne. Elle était quasi impossible à guérir. Pour en savoir plus on pourra consulter l'article Ankylostomose de Wikipédia, celui de Guénaël Vande Vijver sur les charbonnages du bassin de Liège "Étude : l'ankylostomiase" (en PDF) et l'article consacré à cette maladie sur le site Histoire des noms des rues de Saint-Étienne.

Nous n'avons pas trouvé de biographie de T.-F. Bonhomme. La page de titre nous apprend qu'il est né à Saint-Étienne et qu'il est docteur en médecine et ancien interne des hôpitaux civils de Lyon.

REF. 2252 D3