BERTHELOT Marcellin "Leçons sur les méthodes générales de synthèse en Chimie Organique professées en 1864 au Collège de France"

Important cours de Berthelot où se trouvent exposées ses méthodes originales pour réaliser les synthèses organiques.

Éditeur : Gauthier-Villars, Paris, 1864. Edition originale.

in-8 (15 x 22,7 cm). Reliure demi chagrin grenat. Dos à 5 nerfs, réhaussés de lignes noires, avec titre doré et fleurons dorés dans les caissons. Dos insolé. Intérieur un peu jauni avec des taches et des rousseurs éparses plus marquées sur certaines pages. XXI pages (Préface et Table), 524 pages. Bon exemplaire.

En 1851, Berthelot est nommé préparateur de Antoine-Jérôme Balard au Collège de France. Son maître Balard, titulaire de la chaire de Chimie au Collège de France (1851-1876), fait créer en 1863 pour son élève un « cours complémentaire » de chimie organique au Collège de France. Ces cours sont le contenu de cet ouvrage. Soulignons-le au passage, Balard est un brave homme, qui soutient Berthelot de manière inconditionnelle. Il existe même une véritable affection entre maître et disciple. Balard obtient en 1865 le dédoublement de sa chaire, abandonnant une partie de ses locaux, pour que le « cours complémentaire » de son préparateur soit converti en une chaire magistrale de « Chimie organique ». La création de cette chaire est soutenue auprès de Napoléon III par le ministre Victor Duruy, qui a été le professeur de Berthelot au Lycée Henri IV. En 1869, Berthelot est nommé directeur du laboratoire de l’École pratique des Hautes Études rattaché au Collège de France. Son successeur à la chaire de « Chimie organique » sera son élève Émile Clément Jungfleisch. D'après Philippe Jaussaud " Marcelin Berthelot (1827-1907), pharmacien chimiste de la République".

Contient 32 leçons, en deux parties, professées au Collège de France en 1864. Première partie, Formation des composés organiques avec les éléments, 12 leçons : Plan général du cours. L'échelle de l'Analyse et l'échelle de la Synthèse. La constitution des corps (2 leçons). Synthèse de l'acétylène par la combinaison directe du carbone avec l'hydrogène - Méthodes de contrôle. Combination de l'hydrogène avec les carbures d'hydrogène (2 leçons). Synthèse des alcools par hydratation (2 leçons). Formation des carbures d'hydrogène au moyen de l'eau et de l'acide carbonique. Synthèse des alcools par l'oxydation des carbures d'hydrogène (2 leçons). Deuxième partie, Condensation progressive du carbone dans les composés organiques, 20 leçons : Résumé des résultats déjà atteints par le seul jeu des affinités. Sur la condensation progressive du carbone. Les composés unitaires et les composés secondaires (2 leçons). Généralités sur la condensation des carbures d'hydrogène. Condensation directe des carbures-Actions de contact-Transformation du gaz des marais en carbures deux fois aussi condensés (2 leçons). Condensation directe des carbures - Transformation du gaz des marais en carbures (4 leçons). Condensation simultanée des carbures d'hydrogène (2 leçons). Condensations par addition - Méthodes générales (3 leçons). Transformation d'un carbure d'hydrogène en carbures plus condensés par voie d'addition (2 leçons). Addition de l'oxyde de carbone (2 leçons). Addition de l'acide carbonique. Addition de l'acide carbonique - Théorie des acétones. Résumé général.

Pierre Eugène Marcellin Berthelot (parfois orthographié Marcelin), né le 25 octobre 1827 à Paris ou il mourût le 18 mars 1907, est un grand chimiste organicien, physico-chimiste, biologiste, épistémologue et homme politique français. Il développa la synthèse de composés organiques à partir de corps minéraux, démentant les idées reçues qui voulaient que seuls les êtres vivants puissent les synthétiser, et la thermochimie. Outre la chimie -organique principalement- ses domaines d'intérêts était extrêmement larges, englobant les médicaments, les explosifs (travaux qui l'ont conduit à devenir président de la Société des explosifs) et la physiologie végétale. Il occupera deux fonctions ministérielles importantes : Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, (11 décembre 1886 - 17 mai 1887), dans le gouvernement René Goblet et ministre des Affaires étrangères, (1er novembre 1895 - 23 avril 1896), dans le gouvernement Léon Bourgeois. Rare chercheur en sciences à être entré dans un gouvernement, il use de son prestige de ministre pour imposer jusque vers 1900 son école de pensée, c'est-à-dire le maintien de la science comme expérimentation et sans l'influence directe d'idéologie ou de postulats religieux mais aussi son opposition à la théorie atomique. Ce qui fera prendre un retard important à la France dans le développement de la chimie moderne. Il considérait que la théorie atomique était un "roman ingénieux et subtil". Il a d'ailleurs commenté ironiquement la position de Wurtz, défenseur de l'atomisme,  "les atomes existent, Wurtz les a vus", c'était faire preuve de peu de clairvoyance et d'esprit d'ouverture.

REF. 378 G4