BARRESWIL Charles-Louis-Arthur, GIRARD Aimé "Dictionnaire de Chimie Industrielle"
Passionnante somme des connaissances de chimie industrielle à l'aube de son essor : on est encore entre le laboratoire, l'artisanat et la production industrielle et les matières premières de chimie organique sont encore végétales et animales.
"Avec la collaboration de M. de Luca, et MM. Aubergier, Balard, Bayvet, H. Bouilhet, Colin, Davanne, Decaux, Dusart, Dubrunfaut, Gannal, Gérard, Girardin, Legrand, H. Mandon, Maumené, Mille, Poggiale, Sainte-Claire-Deville, Troost, etc."
Editeur : Dezobry, E. Magdeleine et Cie pour les volumes 1 et 2 et le volume 3 est édité par Fd. Tandou et Cie, Paris, 1861, 1862, 1864. Premières éditions.
Trois volumes in-8 (14,5 x 22 cm). Reliures demi chagrin vert. Dos ornés de lignes noires et dorées à la façon des nerfs. Titres et tomaisons aux dos. Quelques petits frottements aux reliures. Rousseurs et taches éparses, plus marquées en débuts et fins des volumes. Exlibris manuscrits au crayon et cachet de la bibliothèque de André Pioupou sur les pages de garde. Bons exemplaires.
Cet ouvrage, avec une riche illustration montrant les appareils utilisés dans les procédés décrits, est incomplet du volume d'introduction (d'où la numérotation des figures qui commence à 191) ce qui ne nuit pas à sa lecture.
Tome 1, 1861, 468 pages, figures numérotées de 191 à 304. Traite des procédés de A. à Ch. soit : Acides minéraux en VII chapitres : acide sulfurique ; acide chlorhydrique et sulfate de soude ; acide azotique ou nitrique ; acide hypochloreux, hypochlorites ou chlorures décolorants, chlorate de potasse ; acide borique et borax ; acide sulfureux et sulfites, hyposulfites ; acide chromique et chromates ; Acides organiques en VI chapitres : acide acétique et acétates ; acide tartrique et crème de tartre, acide citrique ; acide prussique et prussiates (acide cyanhydrique et cyanures) ; acide oxalique ; acide picrique ou carbazotique ; acides gallique et pyrogallique. Alcalis minéraux en IV chapitres : soude et sels de soude ; potasse et sels de potasse ; ammoniaque et sels ammoniacaux ; baryte et sels de baryte ; Alcalis végétaux en V chapitres : généralités ; opium ; quinquinas ; noix vomique (strychnine, brucine) ; alcaloïdes artificiels, aniline. Aluns et couperose : aluns ; sulfate de fer ; sulfate de cuivre ; sulfate de zinc. Blanchiment (des fibres textiles naturelles). Blanchissage (les auteurs présentent les améliorations du procédé "Le linge de nos ménages est encore presque tout entier blanchi par le mode long, coûteux et insuffisant, employé dans nos ville depuis plusieurs siècles. La plupart des blanchisseurs sont restés servilement fidèles à la vieille routine."). Caoutchouc et gutta-percha (dont les procédés de vulcanisation, en fait l'étude des premières matières plastiques d'origine naturelle). Cendres de varechs (pour en extraire l'iode et le brome et faire du nitrate de potassium pour la poudre noire). Charbon animal (utilisé comme adsorbant pour décolorer).
Tome 2, 1862, 508 pages, figures numérotées de 305 à 384. Traite des procédés de Co. à Ma. soit : Combustibles en IV chapitres : combustibles végétaux ; combustibles fossiles ; charbons (dont les fours à coke) ; charbons artificiels (agglomérations des charbons). Conservation des substances organiques en III chapitres : généralités (on passe sous silence les ferments) ; conservation des substances alimentaires (dont le procédé Appert de stérilisation, le froid, la dessiccation, le fumage, le salage ...) ; conservation des substances végétales et animales non alimentaires (conservation des bois, embaumement, conservation des animaux). Couleurs : noirs, blancs, couleurs au plomb, cadmium, chrome, mercure, fer, arsenic, cuivre ... Dépôts métalliques en V chapitres dont dépôts par électrométallurgie qui est de découverte récente et dépôts directs. Eaux : traitements des eaux pour les rendre potables ou utilisables industriellement. Eaux minérales : naturelles ; artificielles (eau de Seltz) -avec ne nombreux tableaux analytiques. Eclairage par les corps gras : important chapitre sur les chandelles, bougies, cierges de cire et leurs procédés de fabrication. Eclairage par le gaz : le moyen d'éclairage moderne de l'époque en IX chapitres sur les usines à gaz et sa mise en oeuvre. Engrais en IV chapitres des engrais minéraux aux engrais organiques (les superphosphates ne sont pas cités). Essences en IV chapitres : essence de térébenthine ; essences pyrogénées, goudrons (distillation de la houille, des schistes ... et pétrole) ; essences naturelles, baumes et résines ; essences artificielles (les débuts de la chimie des arômes de synthèse avec l'estérification) ; Ether et chloroforme en II chapitres. Farines et pain en III chapitres pour tout savoir sur la panification, sans s'avancer sur la nature des levains : froment, farines, pain (dont un intéressant article sur ses falsifications). Fécules, amidon, dextrine, etc. : nature et origine des matières amylacées employées dans les arts ; amidon ; fécule de pommes de terre ; fécules diverses ; pâtes alimentaires, emploi du gluten ; dextrine, leïocomme (amidon torréfié) et pyrodextrine ; usage des matières amylacées. Gélatines et colles : uniquement des recettes de préparation à partir d'éléments naturels (os, poissons, peaux ...). Huiles et graisses : nature et origine des huiles et des graisses ; extraction ; épuration ; composition (encore beaucoup, de l'aveu même de l'auteur, de méconnaissance : "La science a encore beaucoup à faire pour l'étude de ces corps.") ; falsification des huiles. Lait, beurres et fromages : l'industrie laitière encore empirique. Matériaux de construction : naturels (roches) et artificiels (chaux, plâtres et leurs procédés de fabrications).
Tome 3, 1864, 663 pages, figures numérotées de 385 à 544. Traite des procédés de Me. à Z. soit : Métaux usuels en VII chapitres (leur extraction et leur métallurgie) : fer, fonte et acier ; cuivre ; plomb ; zinc ; étain ; antimoine ; arsenic et acide arsénieux. Métaux rares en IV chapitres : mercure ; bismuth ; nickel et cobalt ; aluminium (à cette époque sa métallurgie est difficile donc il est couteux ; il est préparé par réduction de son chlorure par le sodium !) ; Métaux précieux en IV chapitres : argent ; or ; platine ; affinage des matières d'or et d'argent. Métaux alliés, alliages : généralités, bronzes ; laiton ; alliages de nickel, de plomb et d'étain, d'étain et de fer, caractères d'imprimerie ... Papier : sa fabrication et ses falsifications. Pharmacie : la fabrication des médicaments en restant dans des généralités. Phosphore allumettes en II courts chapitres. Photographie : une science toute nouvelle avec la fabrication du collodion sensible au nitrate d'argent, les révélateurs et le procédé de photolithographie. Poteries, porcelaines, faïences etc. VI chapitres : notions générales ; composition des poteries ; façonnage des poteries ; cuisson ; décoration. Poudres et salpêtre : fabrication, fulminate de mercure, salpêtre à partir des nitrières ("et le temps approche où l'industrie saura produire le salpêtre avec ses éléments, l'azote et l'oxygène empruntés à l'air atmosphérique"). Savons : la saponifications des différentes graisses. Sel, eaux mères des salines : les différentes salines. Soufre et sulfure de carbone : soufre (extraction, raffinage) ; préparation industrielle du sulfure de carbone. Sucre : sucre de betterave, de canne, raffinage et sous produits. Tabac : culture et fabrication. Tannerie, mégisserie, chamoiserie, etc. : toutes les qualités de cuirs. Teinture et impression sur tissus : avec les procédés et la liste des matières tinctoriales. Verres et émaux : compositions et fabrications des différents verres. Vins et alcools (on est avant les études de Pasteur) : vins, cidre, bières, etc. ; alcool, eaux de vie, distilleries.
Charles-Louis-Arthur Barreswil (1817- 1870), étudia la chimie sous la direction de Robiquet, de Bussy et de Pelouze, et devint professeur à l'école Turgot et à l'Ecole supérieure de commerce de Paris, commissaire-expert auprès du ministère de l'agriculture et du commerce. Outre des articles insérés dans le Journal de pharmacie, il adressa des mémoires à l'Académie des sciences. Il s'est occupé, avec Claude Bernard, de la digestion et de la production du sucre dans le foie. Ses travaux ont encore porté sur les couleurs et sur la fabrication de l'acide sulfurique. On lui doit : Appendice à tous les traités d'analyse chimique (avec Ascanio Sobrero, chimiste italien inventeur de la nitroglycérine), en 1848, Chimie photographique (avec Davanne), 1854 et 1858, Dictionnaire de chimie (avec Girard), 1861-64, 3 vol. Barreswil a fondé, en 1865, la Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures. Source : Dictionnaire général de biographie et d'histoire, de mythologie, de géographie ancienne et moderne comparée par Louis Charles Dezobry, page 236. Voir aussi une notice détaillée sur le site de la Bibliothèque Interuniversitaire santé Paris Descartes.
Alfred Claude Aimé Girard (1830 - 1898) est un chimiste et agronome français, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers. Il était membre de l'Académie d'agriculture, l'Académie des sciences (1894-1898) et membre résident du comité des travaux historiques et scientifiques (1897-1898). Voir aussi sa notice sur Comité des travaux historiques et scientifiques, Institut rattaché à l’École nationale des chartes.
REF. 780 C3
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