GRIMAUX Édouard "Chimie inorganique élémentaire - Leçons professées à la Faculté de médecine de Paris"

La chimie minérale descriptive par un des adeptes de la théorie atomique. Peu commun.

Editeur : Librairie générale Germer Baillière et Cie, Paris, 1879. Seconde édition.

in-12 (12 x 18 cm). Reliure demi chagrin noir. Dos lisse avec titre doré, fleurons dorés et des lignes estampées et dorées à la façon des nerfs. 513 pages et une page de catalogue de l'éditeur non paginée in-fine. Petite mouillure angulaire basse sur environ les 7 derniers feuillets. 42 figures en noir in et hors texte. Très rares taches et rousseurs. Bel exemplaire.

Exemplaire truffé de feuilles de notes à la plume d'une fine écriture.

Absent à Bernadette Bensaude-Vincent, Antonio García Belmar, José-Ramon Bertomeu Sanchez in "L'émergence d'une science des manuels - Les livres de chimie en France (1789-1852)".

Ouvrage en XXI chapitres : Notions préliminaires, Corps simples, Corps composés, Phénomène chimiques, Affinité, Métalloïdes et métaux. I. Hydrogène, Oxygène. II. Eau, Des eaux, Eaux potable. III. Théories chimiques. IV. Eau oxygénée-Ozone. V. Chlore, Brome, Iode, Fluor. VI. Soufre, Sélénium, Tellure. VII. Azote, Air atmosphérique. VIII. Dérivés de l'Azote. IX. Phosphore. X. Arsenic. XI. Antimoine, Bismuth. XII. Bore, Carbone, Silicium. XIII. Métaux, Alliages, Sels. XIV. Potassium, Sodium. XV. Ammonium, Argent. Calcium, Baryum, Strontium. XVII. Plomb, Magnésium, Zinc. XVIII. Cuivre, Mercure. XIX. Fer. XX. Manganèse, Chrome, Nickel, Cobalt, Aluminium. XXI. Or, Platine, Étain, Analyse minérale. L'auteur explicite son plan dans les Notions préliminaires : "On a divisé les corps simples en deux grandes classes : les métalloïdes et les métaux. Cette division n'est pas absolue.. ... En considérant les propriétés de ces corps, les chimistes ont vu qu'il se groupent en diverses familles naturelles ; ... On ne saurait trop faire ressortir ces analogies ; ce sont elles qui indiquent l'ordre dans lequel doivent être étudiés les métalloïdes." Il commence par l'oxygène et l'hydrogène, et leur combinaison, l'eau, pour baser la description les théories des poids moléculaires et atomiques. Adepte de la théorique atomique, Grimaux la développe dans le chapitre III et critique la théorie concurrente des équivalent fort à la mode en France à l'époque. On pourra voir à ce sujet le texte de Metz André. "La notation atomique et la théorie atomique en France à la fin du XIXe siècle" in Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, tome 16, n°3, 1963. pp. 233-239.

Grimaux Édouard (3 juillet 1835, Rochefort-sur-Mer - 2 mai 1900, Paris). Chimiste et pharmacien issu de l’École de santé navale de Rochefort qui s'établit tout d'abord en officine à Sainte-Hermine. En 1861, il décide de poursuivre des études supérieures de pharmacie et s’intéresse à la chimie qu'il choisit d’étudier avec Naquet. La chimie est alors une science encore balbutiante, partagée entre les partisans de la théorie des équivalences (Berthelot, Sainte- Claire Deville) et ceux de la théorie atomistique (Wurtz, Naquet, Lauth). En 1865, il soutient à Paris une thèse de doctorat en médecine, puis l’année suivante l’agrégation de chimie. En 1867, il s’installe à Paris comme professeur de chimie à la Faculté de médecine. En 1872, il soutient une thèse de doctorat ès sciences sur les dérivés de l’acide urique. En 1875, il est nommé répétiteur à l’École polytechnique, puis en 1881, professeur. Il est élu à l’Académie des sciences en 1894. Homme de conscience, il participe jusqu’au bout au combat de 1870 contre les Prussiens à Paris. Son engagement au côté des dreyfusards lui vaut une mise à la retraite d’office de son poste de professeur à l’X, en 1898. Il est l'auteur du premier manuel de chimie français, ("Introduction à l’étude de la Chimie - Théories et notations chimiques - Premières leçons du cours professé à l’École polytechnique" paru en 1883 chez Dunod), qui donne une représentation du Tableau périodique des éléments de Mendeleïev dont la publication originale eut lieu en 1869. Il participe en juin 1898 à la fondation de la Ligue des droits de l’homme et en est nommé vice-président. Il a aussi été un historien de la chimie et à ce titre il publie un ouvrage sur Lavoisier en 1888, et participe à l’édition des œuvres complètes du savant.

Bibliographie : 1. Josette Fournier "Petites histoires de la chimie : Édouard Grimaux ça fermente !". 2. Pierre Laszlo "Correction d’image : un Édouard Grimaux opportuniste !" in : Bibnum [Online], Sciences humaines et sociales. 3. Article "Édouard Grimaux" sur Wikipédia.

Réf. 2622 H6