BERTHELOT Marcellin "La révolution chimique Lavoisier. Ouvrage suivi de notices et extraits des registres inédits de laboratoire de Lavoisier"

Important ouvrage de référence sur l'histoire de Lavoisier avec l'étude des Registres manuscrits et inédits du laboratoire de Lavoisier.

Editeur : Félix Alcan - Ancienne Librairie Germer Baillière et Cie, Paris, 1890. Bibliothèque Scientifique Internationale. Première édition.

in-8 (14,4 x 22 cm). Demi chagrin noir. Plats en percaline grenat. Marque dorée du lycée Mignet d'Aix en Provence sur le premier plat et encadrements estampés à froid. Dos à 5 nerfs avec titre doré et fleurons dorés dans les caissons. XII pages (Titre, Préface, Table), 2 pages de catalogue de l'éditeur non paginées, 334 pages et 2 pages de catalogue de l'éditeur non paginées. Un frontispice représentant Lavoisier dans son laboratoire avec son épouse d'après une sépia de Mme Lavoisier. Rousseurs et taches éparses. Bon exemplaire.

Ce livre fait suite à la célébration du centenaire de la Révolution française par l'Académie des Sciences dont Berthelot est à l'époque le Secrétaire perpétuel. Comme le dit Berthelot dans sa Préface pp. I, VII et VIII :  "Aucune lecture sur Lavoisier n'avait été faite jusqu'ici devant l'Institut. ... je me suis efforcé de présenter le bel ensemble des découvertes du savant, dans toute leur force et leur enchaînement logique. ... Pour compléter la présente publication et pour en augmenter l'originalité, j'ai cru utile d'y joindre l'étude des Registres manuscrits et inédits du laboratoire de Lavoisier ...". Comme cité par Duveen : "This work contains extracts from Lavoisier's unpublished laboratory notebooks which are now in the possession of the Académie des Sciences" in "A bibliography of the works of Antoine Laurent Lavoisier, 1743-1794" p. 9 by Duveen, Denis et cité aussi in Duveen, "Supplement", p. 143.

Contient XVI Chapitres plus une "Etude des registres inédits de laboratoire de Lavoisier". Introduction. Biographie. Théories anciennes et théories de Lavoisier. Oxydation des métaux. Découverte de la composition de l'air, oxygène, acide carbonique. Des acides. Du feu et de la combustion. Le calorique, les gaz, les trois états physiques des corps. Sur la nature de la chaleur et sur sa mesure en chimie. Découverte de la composition de l'eau. Abandon de la théorie du phlogistique. Les corps simples, équation de poids, analyse et synthèse. Nouvelle nomenclature chimique. Commencements de la chimie organique. Respiration et chaleur animale. Dernières années de Lavoisier, sa mort ("Il a accompli la constitution de la chimie et son nom vivra par là.").

Pierre Eugène Marcellin Berthelot (parfois orthographié Marcelin), né le 25 octobre 1827 à Paris ou il mourût le 18 mars 1907, est un grand chimiste organicien, physico-chimiste, biologiste, épistémologue et homme politique français. Il développa la synthèse de composés organiques à partir de corps minéraux, démentant les idées reçues qui voulaient que seuls les êtres vivants puissent les synthétiser, et la thermochimie. Outre la chimie -organique principalement- ses domaines d'intérêts était extrêmement larges, englobant les médicaments, les explosifs (travaux qui l'ont conduit à devenir président de la Société des explosifs) et la physiologie végétale. Il occupera deux fonctions ministérielles importantes : Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, (11 décembre 1886 - 17 mai 1887), dans le gouvernement René Goblet et ministre des Affaires étrangères, (1er novembre 1895 - 23 avril 1896), dans le gouvernement Léon Bourgeois. Rare chercheur en sciences à être entré dans un gouvernement, il use de son prestige de ministre pour imposer jusque vers 1900 son école de pensée, c'est-à-dire le maintien de la science comme expérimentation et sans l'influence directe d'idéologie ou de postulats religieux mais aussi son opposition à la théorie atomique. Ce qui fera prendre un retard important à la France dans le développement de la chimie moderne. Il considérait que la théorie atomique était un "roman ingénieux et subtil". Il a d'ailleurs commenté ironiquement la position de Wurtz, défenseur de l'atomisme,  "les atomes existent, Wurtz les a vus", c'était faire preuve de peu de clairvoyance et d'esprit d'ouverture.

REF. 339 G4