HAMILTON Antoine "Mémoires du Comte de Grammont"
D'après La Harpe : « De tous les livres frivoles, c'est le plus agréable et le plus ingénieux ». Une description de la cour de Charles II.
Édité chez Ant. Aug. Renouard, Paris, 1816.
Deux volumes in-16 (9 x 13,5 cm). Reliure demi chagrin havane à coins. Dos lisses avec titre et tomaisons dorés et lignes dorées à la façon des nerfs. Tranches mouchetées de bleu. Petits frottements à la reliure et coins légèrement émoussés. Etiquettes d'ex-libris collées aux premiers contre plats : "M. Ant. Ruelle, Payeur du Trésor royal" (au Puy et membre de plusieurs Sociétés savantes d'après : Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833). Taches et rousseurs assez diffuses sur les deux volumes. Charmants petits exemplaires malgré les défauts signalés.
Tome 1 : xxviii pages (Avertissement de l'éditeur, Notice sur Hamilton), 191 pages et une page de table non paginée. Tome 2 : 219 pages et 8 pages de "Note sur une édition de Massillon", publicité de l'éditeur.
Le sujet des "Mémoires du comte de Gramont" est Philibert, comte de Gramont (1621-1707), aristocrate français à la vie assez tumultueuse, esprit brillant et libertin. Exilé à Londres pour avoir courtisé une des maîtresse du Roi, il y trouva une atmosphère propice à son goût pour l'intrigue, la galanterie et le plaisir. Il y épousa Élizabeth Hamilton, sous la forte pression de ses deux frères (dont l'auteur de livre), qui était considérée comme une grande beauté de la cour anglaise. On raconte que les frères Hamilton rattrapèrent Grammont sur la route de Douvres qui s'enfuyait pour échapper à son mariage qui ne le dissuada pas de continuer ses exploits galants. Il fournit, à quatre-vingts ans, à son beau-frère, Antoine Hamilton, le matériau de ses Mémoires qui furent d'abord refusés à la publication par Fontenelle, censeur royal, car les défauts de Gramont étaient trop crûment exposés. Hamilton trace le portrait de Gramont sans commentaire ni condamnation, par petites touches ironiques, et compose par là la plus plaisante description de la cour de Charles II.
D'après La Harpe : « De tous les livres frivoles, c'est le plus agréable et le plus ingénieux ; c'est l'ouvrage d'un esprit léger et fin, accoutumé dans la corruption des cours à ne connaître d'autre vice que le ridicule, à couvrir les plus mauvaises mœurs d'un vernis d'élégance, à rapporter tout au plaisir et à la gaieté. II y a quelque chose du ton de Voiture, mais infiniment perfectionné. L'art de raconter les petites choses, de manière à les faire valoir beaucoup, y est dans sa perfection. »
Antoine Hamilton ou Anthony Hamilton, (1646 à Roscrea en Irlande - 21 avril 1720 à Saint-Germain-en-Laye), est un écrivain écossais d'expression française.
REF. 2270 G3