BERNARD d'ARRAS (Père Capucin) "L'Ordre de l'Eglise ou la primauté et subordination ecclésiastique selon Saint Thomas"

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Rare ouvrage de théorisation de la suprématie ecclésiastique qui fut à l'origine de vives polémiques dans les années 1737-40 et interdit par le Conseil du Roi.

Sans nom d'éditeur, juste l'adresse : Rue de la Harpe, vis à vis de la rue des deux Portes, au Bon Pasteur, Paris (on trouve le nom de Geneviève Couterot au Privilège et au Catalogue), 1736.

in-12 (10 x 17 cm). Reliure plein cuir rouge grenat de l'époque. Dos à 5 nerfs avec titre doré dans une pièce de titre rouge. Fleurons dorés dans les caissons. Deuxième plat avec fleurons dorés aux coins et au centre. Mors des deux plats fendus sur quelques centimètres. Coiffe et pied arrasés avec un petit manque en tête. Toutes tranches dorées avec dorure passée. XXV pages (Dissertation, Approbation), 5 pp. non paginées (Permissions -à noter que celle du Général des Capucins est datée fautivement de 1755-, Privilège du Roi), 312 pages,1 p. d'Errata et 3 pp. de Catalogue de l'éditeur non paginées. Bon intérieur avec de rares taches et rousseurs. Bel exemplaire.

Cet ouvrage et son auteur furent au cœur d'une intense polémique. Bien que l'auteur fut clairement anti Presbytérien et antijanséniste -ce qui ne pouvait que plaire au pouvoir-, le texte mettait trop en avant le pouvoir de l'Eglise et de son clergé, en particulier les Evêques, au dessus du pouvoir temporel ce qui ne pouvait que déplaire à la Monarchie absolue. C'est ce qui se passa le 28 juillet 1736 : d'après Nouvelles ecclésiastiques 1736, p. 143 (n'oublions pas que ce journal clandestin était janséniste) : "Le Conseil d'Etat du Roi rendit un Arrêt portant suppression d'un Livre qui a pour titre L'Ordre de l'Eglise ou la primauté et subordination ecclésiastique selon Saint Thomas à Paris, 1735 ... on voit le lieu de l'impression sans le nom de l'Imprimeur. ... le Privilège est accordé à une Geneviève Couterot, ... et le catalogue ... ne contient presqu'uniquement que des Livres de Jésuites. ... Quoi qu'il en soit de cette espèce de mistere (sic) dont nous ignorons le nœud, ... le Livre du P. Bernard d'Arras est si rempli (dit l'Arrêt) d'expressions EQUIVOQUES (sic) ou dangereuses et de propositions qui ne s'accordent pas avec les Maximes du Royaume que S.M. ne saurait se porter TROP PROMPTEMENT (sic) à révoquer le Privilège ... pour empêcher le mauvais effet qu'il pourrait produire..."  suit une liste étoffée des citations critiquables du livre. Cette même violente critique se trouve dans Le Journal de Trévoux, 1736, p. 1850 et suivantes (tenu lui par les jésuites) qui se termine sur un avis définitif : "S'il [l'auteur] avait mis un peu plus d'ordre, de précision et de choix ; s'il avait mieux distingué de la doctrine qu'il entreprend de soutenir, les objections et les opinions opposées, s'il les avait réfutées plus directement, son Traité n'en serait pas moins théologique et son zèle n'en eut été que plus utilement employé."  La polémique dura jusqu'au moins 1740 (dans les journaux cités) et toucha le P. Bernard d'Arras qui répondit longuement à ses détracteurs dans la "Question Préliminaire" d'un autre livre (en nommant, par dérision, celui des Nouvelles ecclésiastiques, l'Anonyme) : Le ministère de l'absolution, ou Le pouvoir de confesser selon S. Thomas, 1740. D'après Fabienne Henryot. Les capucins et l’écriture aux XVIIe et XVIIIe siècles d’après la Bibliotheca de Bernard de Bologne. Etudes franciscaines, Œuvre de Saint François d’Assise, 2011, 4 (1), pp.111-143 : "La publication peut enfin être une manière de prendre à témoin les lecteurs en période de crise polémique. Bernard d’Arras fait commencer son Ministère de l’Absolution, par une « Question préliminaire : quel est le but et le plan de ce Livre » qui convoque le lecteur au « tribunal » où le capucin a été jugé pour la publication d’un précédent ouvrage, l’Ordre de l’Église ou la primauté & la subordination ecclésiastique selon S. Thomas (Paris, 1735), supprimé par arrêt du conseil du roi en juillet 1736 et qui a fait l’objet de bien des débats. L’auteur était clairement antijanséniste, mais quelques maladresses dans son ouvrage l’avaient rendu indésirable aux yeux du pouvoir royal, bien qu’il eût reçu les approbations et privilèges nécessaires. S’ensuivit un virulent débat dans la presse, dans les Nouvelles ecclésiastiques et dans les Mémoires de Trévoux en particulier. Ce rappel des critiques et recensions dans la presse ecclésiastique est un bel exemple de revendication de l’imprimé comme moyen de faire rebondir le débat dans la sphère publique."

On notera que c'est la première édition de 1735 chez le même éditeur (anonyme ou Geneviève Couterot ?) qui est concernée dans ces différents textes et que notre  édition de 1736 porte le même Privilège (daté de septembre 1735) que cité par Les Nouvelles Ecclésiastiques. Le Privilège ayant été révoqué en juillet 1736, interdisant la publication du livre, soit c'est une deuxième édition d'avant l'Arrêt du Conseil soit une réédition illégale. Sachant que la Royauté des XVIe-XVIIIe siècles et l'Eglise sont  étroitement imbriquées et que roi souhaite contrôler la hiérarchie ecclésiastique pour éviter qu’elle ne soit un contre-pouvoir, il n'est pas surprenant que ce livre ait pu déplaire en développant la primauté ecclésiastique.

Contenu : Dissertation préliminaire sur l'Ordre de l'Eglise et son renversement par le Presbyteranisme (sic). Première partie : De la Hiérarchie de l'Eglise. Seconde Partie : Des Clefs de l'Eglise. Troisième Partie : De la Chaire de l'Eglise. 

REF. 1960 B2

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