ALCOFORADO Marianna [GUILLERAGUES Gabriel de] [Illustrations Mariette LYDIS] "Lettres de la religieuse portugaise"
Agréables illustration de Mariette Lydis pour cette oeuvre passionnée.
Editeur : Fernand Hazan, Paris, 1947.
in folio (21,5 x 31,5 cm). Plein maroquin vert. Dos lisse avec titre doré en long. Taches sur la reliure dont une en tête du dos. Tranche supérieure dorée. Exemplaire numéroté en chiffres arabes 334 sur 480 (sur un total de 523) sur vélin à la forme des papeteries d'Arches. Petites piqures en bas de quelques pages. Ouvrage illustré par Mariette Lydis de 8 lithographies originales dont 1 frontispice, 6 hors-texte et 1 in-texte. 88 pages. Bon exemplaire.
Les Lettres portugaises, d'abord publiées anonymement sous le titre Lettres portugaises traduites en françois chez Claude Barbin à Paris en 1669 comme la traduction de cinq lettres d'une religieuse portugaise à un officier français, sont une œuvre dont la majorité des spécialistes pense qu'il s'agit d'un roman épistolaire dû à Gabriel de Guilleragues. Avant d'être considérées comme une œuvre de fiction attribuée à Guilleragues, les lettres ont été souvent attribuées, jusqu'au XXe siècle, à une religieuse franciscaine du XVIIe siècle du couvent de Beja au Portugal, du nom de Mariana Alcoforado (1640-1723), censée écrire à son amant français, le marquis de Chamilly, venu au Portugal combattre du côté des Portugais dans leur lutte pour l'indépendance face à l'Espagne, de 1663 à 1668.
Ces lettres très passionnées firent sensation dans toute l'Europe. Datées de décembre 1667 à juin 1668, les cinq lettres, écrites par la nonne pour « se plaindre de son abandon », constituent un des rares documents d'expérience humaine extrême et elles révèlent une passion qui, au cours de trois siècles, n'a rien perdu de son intensité. Courtes, passionnées et lyriques, ces cinq lettres montrent les stades successifs de foi, de doute et de désespoir par lesquels est passée la narratrice. Leur franchise absolue, leur tendresse exquise, leur passion absolue, l'espoir, les excuses et le désespoir ainsi que le total aveu de soi-même ont suscité, à toutes les époques, l'étonnement et l'admiration de personnes célèbres comme la marquise de Sévigné. Le sentimentalisme des lettres, qui peuvent également être considérées comme des fragments d'auto-analyse psychologique inconsciente, annonce les genres littéraires du roman sensible et du roman épistolaire au XVIIIe siècle.
Mariette Lydis (Vienne 1887-Buenos Aires 1970) est une artiste peintre et une illustratrice autrichienne qui a connu le succès à Paris, dans les années 1930, à Montparnasse, puis en Argentine où elle s'expatrie en 1940. Elle est notamment connue pour ses estampes en couleurs et pour ses illustrations (Les Fleurs du mal, par exemple) aux nuances délicates. Sa gravure est comparable, dans sa finesse, au travail de Foujita. Sa peinture, représentative de la période Art Déco et de l'école de Paris à Montparnasse, côtoyait celles de Tamara de Lempicka ou Pascin dans les collections de Barry Friedman.
REF. 1720 I1