TYNDALL John "Sur la Radiation, Lecture REDE faite dans la maison du Sénat, en présence de l'Université de Cambridge, le mardi 15 mai 1865"
Rare et important ouvrage de Tyndall résumant l'ensemble ses travaux précurseurs sur les rayonnements faits depuis 1859.
Traduit de l'anglais par M. l'Abbé Moigno.
Editeur : Etienne Giraud, Paris, 1865. Actualités scientifiques. Première édition.
Mince in-12 (12 x 18,5 cm). Brochage éditeur avec couverture verte imprimée. Une signature d'ex-libris à la plume sur la première de couverture. Menues déchirures à la couverture. Reliure fragile. 62 pages, 1 page de table des matières et 4 pages de catalogue de l'éditeur. Une figure dans le texte. Quelques rousseurs sans grande gravité. Bon exemplaire.
Un ouvrage important de Tyndall où il résume l'ensemble ses travaux sur les rayonnements faits depuis 1859. Il définit les atomes et les molécules et les interactions entre les rayonnements et la matière (plus particulièrement les gaz). Il étudie les "rayons invisibles" qu'il nomme aussi "ultra-rouges" (rayons infrarouges) en les séparant de la lumière visible (par passage dans une cuve de sulfure de carbone ayant dissous de l'iode) et en démontant leur activité dans la transmission de la chaleur par radiation (la "calorescence)". Il étudie (p. 55) l'émission colorée d'un fil de platine chauffé par un courant électrique qui permettra en 1879 à Joseph Stefan de découvrir la loi de Stefan-Boltzmann qui définit la relation entre le rayonnement thermique et la température d'un objet considéré comme un corps noir. Il montre que la température terrestre est fortement liée à la présence de vapeur d'eau et d'autres gaz polyatomiques (dont le CO2) dans l'atmosphère définissant ainsi ce qu'on appellera l'effet de serre.
Table : Radiation visible et invisible. Origine et caractères de la radiation - L'éther. La théorie atomique dans ses rapports avec l'éther. Absorption de la chaleur rayonnante par les gaz. Absorption de l'iode ; formation des foyers invisibles. Rayons visibles et invisibles de la lumière électrique. Combustions par les rayons invisibles. Transmutation des rayons - Calorescence. Insensibilité du nerf optique aux rayons caloriques. Persistance des rayons. Absorption de la chaleur rayonnante par les vapeurs et les odeurs. Des vapeurs aqueuses de l'atmosphère dans leurs rapports avec les températures terrestres. Liquides et leurs vapeurs dans leurs rapports avec la chaleurs rayonnante. Réciprocité de la radiation et de l'absorption. Influence de la période de vibration et de la forme moléculaire ; analyse physique de la respiration humaine. Résumé et conclusions.
Les Sir Robert Rede's Lecturer sont des conférences publiques annuelles données à l'Université de Cambridge. Elles portent le nom de Sir Robert Rede, qui était juge au XVIe siècle.
John Tyndall (2 août 1820 - 4 décembre 1893) est un scientifique et alpiniste irlandais.
En 1848 il part en Allemagne avec Edward Frankland à l'Université de Marbourg, et y obtient son doctorat en 1850 dans le laboratoire de Robert Wilhelm Bunsen. Avant de retourner en Angleterre, il passe un an dans le laboratoire d'Heinrich Gustav Magnus à Berlin.
Sous l'influence d'Hermann Knoblauch, il commence des recherches sur le magnétisme et le diamagnétisme.
Tyndall fait des contributions importantes dans le domaine de l'écoulement des glaciers. Une controverse l'oppose à d'autres scientifiques britanniques portant sur le mécanisme de cet écoulement.
L'étude des glaciers le conduit à voyager plusieurs fois en Suisse. Il devient un alpiniste accompli. Il est le premier à atteindre le sommet du Weisshorn (4 505 m) et n'échoue que de peu à l'ascension du Cervin en 1862. Tyndall étudie la transparence des gaz à la chaleur radiante de 1859 à 1879, ses travaux sur ce sujet sont fréquemment considérés comme les plus significatifs de sa carrière. Il découvre ainsi l'effet Tyndall qui est un phénomène de diffusion de la lumière incidente sur des particules de matière de dimensions comparables aux longueurs d’onde (ce qui explique que le lait nous apparaît blanc de part les particules de graisses en suspension qui diffusent la lumière). D'après WIKI ce livre a été intégré dans son livre "Fragments of Science" (1871).
Fasciné par la proposition de Louis Agassiz de l'existence dans le passé de période glaciaire il montre que l'acide carbonique peut absorber une grande quantité de chaleur et que si les gaz comme l'hydrogène, l'oxygène et l'azote sont quasi transparents à la chaleur, la vapeur d'eau joue un rôle important en climatologie. Il arrive à la conclusion que des modifications de la proportion des gaz dans l'atmosphère peuvent jouer un rôle important dans les variations du climat : l'effet de serre.
Tyndall expérimente dans le domaine de la stérilisation, suivant les pas de plusieurs autres biologistes de l'époque, en particulier Louis Pasteur. Il confirme les résultats déjà obtenus que des environnements libres de germes ne peuvent entraîner de putréfaction et qu'ainsi la génération spontanée est une chimère (1875-1876). En 1875 Tyndall rapporte à la Royal Society qu'une espèce de moisissure du genre Penicillium a causé la mort de cultures bactériennes, il n'est pas le premier à faire cette constatation mais n'en comprend pas le potentiel qui est l'effet antibiotique découvert par Fleming en 1928.
François Napoléon Marie Moigno, plus connu sous le nom d'Abbé Moigno (15 avril 1804-14 juillet 1884) est un prêtre mathématicien français, vulgarisateur majeur du XIXe siècle, adepte du concordisme. En 1852, un mécène, Benito de Montfort, finance le lancement de la première revue scientifique de vulgarisation, Cosmos, dont Moigno est le seul rédacteur. Un an plus tard, le mécène est remplacé par Marc Seguin, un industriel qui a inventé le pont suspendu et la chaudière à tubes de fumées.
Assistant à toutes les séances de l'Académie des sciences, Moigno s'insurge violemment dans Cosmos contre toute interprétation qui s'opposerait au dogme catholique, car il est un fervent adepte du concordisme. Par exemple, au sujet de Darwin, il écrit « ce n'est pas de la science, mais un amas d'assertions et d'hypothèses absolument gratuites ». Il était admirateur et ami de John Tyndall.
REF. 1729 D3