LAMOTHE Pierre-Alexandre Bessot de, "L'orpheline des carrières de Jaumont"
Un roman patriotique, juste à la fin de la guerre de 1870, valorisant le franc-tireur face à un État déconfit et une Armée impuissante. Le début du récit national de la revanche.
Editeur : Ch. Blériot, Paris, 1872.
in-12 (12 x 18 cm). Demi reliure verte. Dos lisse avec titre doré. L'ensemble de la reliure est frotté. 437 pages un peu salies avec des taches. Importante tache d'encre aux pages 218 et 219 rendant la lecture difficile. Exemplaire en état moyen mais peu courant.
Table des matières : L'auberge de Gravelotte. Ange et Démons. La famille du Brasseur. Une confidence de jeune fille. Le Loup devenu Berger. Les Espions des Prussiens. Les points noirs. Les Croisés de Luther. La première dépêche. La Trahison. Wissembourg. La fuite. La famille en deuil. La Patrie en deuil. La lettre perdue. Vengeance. Dent pour dent, oeil pour oeil. La punition de deux avares. Jaumont. Les carrières.
Une histoire écrite et publiée dans l'Ouvrier à la fin de la guerre de 1870. Elle fait partie du "genre de la défaite" ainsi nommé par Bleton, P. (1998). Les genres de la défaite. Études françaises, 34 (1), 61–86 qui dit à ce propos "Pour souligner la spontanéité de la volonté populaire de défendre le sol national (les francs-tireurs opposés à l'Armée défaillante), l'héroïsme s'avère aussi le fait de non-appelables - nobles vieillards, valeureux gamins et femmes admirables, comme dans Les Jeunes Francs tireurs roman-jeunesse de Georges Henty ou « L'orpheline des carrières de Jaumont » d'A. de Lamothe, feuilleton paru pendant l'année terrible (octobre 1870-avril 1871) dans le bien-pensant L'Ouvrier." .
Le gisement des carrières de Jaumont s'étend sur environ 200 hectares d'un seul tenant sur les bancs de Malancourt-la-Montagne, Montois-la-Montagne, Moyeuvre-Grande, Roncourt et Saint-Privat-la-Montagne. Il se trouve très proche de la zone des combat autour de Metz. Ce calcaire oolithique, colorié en jaune de par la présence de fer, a servi à la construction de nombreux bâtiments messins et en particulier la très belle cathédrale Saint Étienne de Metz.
Pierre-Alexandre Bessot de Lamothe, né le 8 janvier 1823 à Périgueux et mort le 3 octobre 1897 à Villeneuve-lès-Avignon, est un écrivain et archiviste français. A. de Lamothe était une des signatures vedettes de la littérature populaire catholique ; il allait bientôt publier une Histoire populaire de la Prusse (1871), chez Blériot le futur éditeur de Drumont. Voir Bleton, P. (1998). Les genres de la défaite. Études françaises, 34 (1), 61–86. Il est aussi apprécié de l'Abbé Louis Bethléem, qui, dans sa monumentale oeuvre de censure du bon goût catholique, "Romans à lire et romans à proscrire", ne tarit pas d'éloges : "Pierre-Alexandre Bessot de Lamothe (1824-1897), archiviste du Gard, destitué lors des décrets (1880). Ses romans, publiés pour la plupart dans L’Ouvrier et Les Veillées des Chaumières, ont eu une grande vogue : ils rappellent Dumas par la verve et l’entrain, Féval par leur coloris très chaud, Balzac par le relief des observations, Verne par l’ingénieux des inventions, et les meilleurs auteurs anglais par certaines longueurs.". Il fut un auteur du journal catholique l'Ouvrier (dont le Directeur était Ch. Blériot) qui devint Les Veillées des chaumières en 1877. Comme le dit Anne Sauvy dans son texte "L’aventure au coin du feu dans les premières années des Veillées des Chaumières" p. 153-174 : "Les principaux auteurs dont deux, Paul Féval et Raoul de Navery, sont ainsi présents dès la naissance du journal ... Alexandre de Lamothe (1824-1897) est le troisième de ces grands auteurs de romans d’aventures. Il semble avoir vécu en Pologne et en Russie, à un poste officiel, et utilise cette expérience pour écrire des romans d’actualité contemporaine. Il fut également archiviste du Gard, mais destitué de ce poste lors des décrets de 1880 (l'expulsion des congrégations de 1880). Doué, lui aussi, d’une plume fertile, il donna aux Veillées des récits intéressants tels que Fœdora la nihiliste, Nadiège, Le Puits sanglant, Quinze mois dans la lune, Gabrielle, La Fiancée du Vautour-Blanc. Il fait preuve d’une inspiration originale et possède un style d’une meilleure tenue que la plupart des feuilletonistes."
REF. 771 J1