DU CLOS Samuel Cottereau "Observations sur les Eaux Minérales de plusieurs Provinces de France faites en l'Académie Royale des Sciences en l'année 1670 & 1671"
Une importante étude sur la composition des eaux minérales françaises au XVIIe.
De l'Imprimerie Royale, 1675, Paris. Première édition. Il y eut une deuxième édition in-4 en 1731.
in-12 (9,5 x 15,2 cm). Reliure plein cuir de l'époque très fatiguée. Plats frottés avec manque de cuir. Dos à 5 nerfs avec fleurons dorés dans les caissons et titre doré, l'ensemble passé. Coins émoussés. Tranches mouchetées de rouge. Pages jaunies avec des taches et des rousseurs sans impact sur le texte. Un ex libris à la plume sur la page de garde. Exemplaire bien correct malgré les défauts signalés.
Collation : 203 pages, 6 pages de table "Des Eaux dont les qualitez sont examinées dans ce Livre", non paginées et colophon de l'Imprimerie Royale. 4 gravures en taille douce : Armes royales sur la page de titre, Tritons, angelots et dauphins en bandeau page 3, Allégorie du Roi Soleil page 52 en cul de lampe, Armes au serpent page 203.
Environ 69 eaux minérales sont étudiées dans cet ouvrage parmi lesquelles : Andabre, Apougny, Availles, Auteuil, Bagniére (sic), Balleruc (sic), ..., Besse, Bourbon Lancy, Bourbonne, Bourboule, ..., Chartres, Digne, ..., Evos, ..., Forges, ..., Mans, Mont d'Or, ..., Provins,..., Rocheposay, ..., Spa, Traulière, Vahls (sic), Vaujour, ..., et enfin Vichy.
Samuel Cottereau du Clos, dit Duclos (né à Paris en 1598 et mort dans cette même ville en 1685) est un chimiste qui fut aussi médecin de Louis XIV. C'est un des membres fondateurs de l'Académie royale des sciences, institution de recherche publique dans laquelle il dirigea un projet d'analyse des eaux thermales, lança l'étude botanique et chimique des plantes et fit de nombreuses communications sur les fondements de la chimie. Selon Rémi Franckowiak in La chimie du XVIIe siècle : une question de principes, "Samuel Cottereau du Clos illustre parfaitement le passage d'une science chimique comme connaissance des principes à une chimie comme science du vraisemblable".
Son premier travail à l'Académie en tant que chimiste, est d'étudier les eaux minérales du royaume, avec Claude Bourdelin, l'autre académicien chimiste qui n'est pas cité dans le livre (voir "Les grands pharmaciens : Apothicaires membres de l'Académie royale des Sciences" par Paul Dorveaux, page 294). Leur travail donnera lieu à une série de procès-verbaux de l'Académie des sciences à partir de 1667. Puis en 1675, S. du Clos fait paraître un livre intitulé Observations sur les eaux minérales de plusieurs provinces de France, faites en l'Académie Royale des Sciences en l'année 1670 et 1671, par M. Du Clos.
Toutes les eaux minérales qui ont été apportées et examinées par l'Académie, ont été analysées par distillation ou évaporation afin de déterminer les sels (communs, nitreux, etc.) et les terres qui les composent. On leur faisait subir quelques tests avec une décoction de noix de galle (pour déterminer la présence de fer), de feuilles de chêne, d'écorce de grenades, de myrobolans, etc. On voyait si elles « faisaient rougir le Tournesol, comme font l'Alum (sic) & le Vitriol (méthode décrite des pages 21 à 26) ». En tout, une batterie de 24 tests est proposée par du Clos. Avec les moyens d'analyse limités de l'époque, une soixantaine d'eaux minérales de sources des quatre coins du royaume, sont ainsi méthodiquement examinées, allant des eaux du Mont d'Or en Auvergne, de Bourbonne en Champagne, ou de Digne en Provence, aux eaux de Bagnère, dans la Bigorre.
REF. 1585 D5