REY Louis (Capitaine) "De Bordeaux à Hué au temps de SM Gia-Long - Relation du second voyage à la Cochinchine, du navire Le Henri armé à Bordeaux, ..."

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Rare récit du renouveau des relations entre le Vietnam et la France à la suite d'expéditions commerciales. Précieux témoignage des relations franco-vietnamiennes.

Titre complet : "De Bordeaux à Hué au temps de SM Gia-Long - Relation du second voyage à la Cochinchine, du navire Le Henri armé à Bordeaux, par Monsieur Philipon et commandé par le Capitaine Rey, pendant l'année 1819 et les trois premiers mois de 1820. Introduction de M. Léon Saint Marty".

Editeur : Imprimerie Moderne J. Testelin, Saigon, 1932. Première édition.

Mince plaquette in-8 (18,8 x 27,5 cm). Brochage de l'éditeur. Couverture jaune imprimée du titre en rouge et noir. Petites taches sans gravité à la couverture et une marque au crayon bleu à la première de couverture. 44 pages un peu jaunies avec des piqures diffuses. Bel exemplaire malgré les légers défauts signalés.

Ce texte reprend en entier le récit du deuxième voyage à la Cochinchine du Capitaine Rey qui se trouve dans les "Annales maritimes et coloniales, IIe partie, 1820, pp. 493-545, 1027". Après les guerres napoléoniennes et au début du règne de Louis XVIII, la France reprend ses activités maritimes avec les terres lointaines. Des armateurs bordelais tentent de reprendre pied au Vietnam. En 1817, deux bâtiments sont affrétés à destination de la Cochinchine : la Paix par la compagnie Balguerie, Sarget et Cie et le Henry par la maison Philippon et Cie. Tous deux arrivent à destination, mais au retour la Paix est jeté à la côte par un ouragan au large de l’île Maurice le 28 février 1818, et seul le Henry rentre à Bordeaux en août 1818. Ils sont bien accueillis par l'empereur francophile Gia-Long (Hué, 1762 - Hué, 3 février 1820, fondateur de la dynastie impériale des Nguyen), qui a des français dans son entourage proche, mais leur mission commerciale est un échec car ils proposent des marchandises peu adaptées aux besoins locaux et n'ont pas grand chose à ramener car les marchands chinois sont passés avant eux. Le capitaine Rey, bien en vu à la cours de l'empereur, prend la précaution de négocier un contrat de commerce pour se réserver des marchandises (sucre et soie) pour son retour. Il repart pour la Cochinchine dès le 3 février 1819 pour un deuxième voyage commercial, toujours à bord du Henry, avec une cargaison plus adaptées à la demande des Vietnamiens (fusils, machines, ...). Financièrement les armateurs ne tirent que peu de bénéfice des expéditions et la maison Philippon et Cie renoncera à l'Extrême-Orient. Ces expéditions initieront un renouveau dans les relations entre la France et le Vietnam qui ne dura pas car, à la mort de Gia-Long en 1820, son successeur Minh-Mang (25 mai 1791 - 20 janvier 1841, fils de Gia-Long, deuxième empereur de la dynastie des Nguyen du Vietnam), très attaché au confucianisme et suspicieux vis-à-vis des chrétiens, amène un refroidissement des relations entre les deux pays. Pour en savoir plus voir : Mathieu Guérin, "Un capitaine bordelais à la cour de Gia Long, Le rapport du capitaine Rey à ses armateurs. Recueil d’études en hommage à André Zysberg, 36, Annales de Normandie, p. 21-37, 2011, Cahier des Annales de Normandie en PDF (18 pages) qui donne aussi le récit du premier voyage. Ces voyages sont cités dans une Lettre de Mgr La Bartette à M. Baroudel, Procureur des Missions Etrangères à Macao, de Hué, le 5 juin 1820 (in : Cadière Léopold. Documents relatifs à l'époque de Gia-long. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 12, 1912. pp. 1-82 à la p. 63) : "...L'an passé il y eut encore deux vaisseaux de Bordeaux qui vinrent ici, l'un appelé le Henri, commandé par M. Ré (NB. Rey), et l'autre la Rose, commandé par M. Hardy. Ils y sont demeurés environ trois mois, après quoi ils sont partis, l'unie 13, et l'autre le 14 novembre. M. Chaigneau est parti avec toute sa famille, les deux époux et six enfants. Ils se sont embarqués sur le Henri, sur lequel était M. Jeantet. M. Ré comptait. ... à l'Ile-de-France. . . . louer en s'en allant un navire qui serait venu ici vers le mois d'avril ou le mois de mai pour y acheter du sucre. . . . Ces deux vaisseaux sont venus ici avec la recommandation du gouvernement français et une lettre du ministre de la Marine pour le Roi nouvellement décédé... (NB. Gia-Long qui est décédé en février 1820)".

On pourra aussi consulter "Les Commencements de l'Indo-Chine française, d'après les archives du ministère de la marine et des colonies, les mémoires ou relations du temps par Albert Septans, 29 avril 1887" (page 117 et suivantes) qui parle plus du navire la Paix et qui cite rapidement (p. 120) : "Chaigneau revint donc en France sur le navire le Henri, qu'une maison de Bordeaux avait expédié en Cochinchine."

Il n'y a pas de biographie du Capitaine Louis Rey mais, dans son introduction, Léon Saint Marty note que "[sa personnalité] nous paraît supérieure à sa condition. Valeur professionnelle incontestable ... les heureuses dispositions de son caractère influencent favorablement ses interlocuteurs. Sa diplomatie lui procure ... des avantages non négligeables ... style limpide et net comme son intelligence" et il conclu : "Un honnête homme".

REF. 2548 F3