Du MOULIN Charles "Coustumes de la prevosté et vicomté de Paris, avec les notes de M. C. du Molin, restituées dans leur entier. Ensemble les observations de Messieurs I. Tournet, Jacq. Joly, & Ch. Labbé, anciens Advocats de la Cour & ..."
Un ouvrage d'un grand juriste de la Renaissance qui obtint un grand succès et assura sa réputation dans toute la France et à l'étranger.
... Arrests d'icelle, par eux recueillis sur chacun article. Dernière édition. Revue, & plus exactement corrigée que les précédentes, tant en la matiere qu'es Tables particulières"
Editeur : Pierre Lamy, Paris, 1660.
in-12 (8,2 x 14 cm). Reliure plein parchemin ivoire. Dos avec titre à la plume. Petites taches sur la reliure. 1 f. blanc, 6 ff. (Titre, Dédicace, Aduis -sic- au Lecteur, Rubriches -sic- des Présentes coutumes), 1000 pages, 28 ff. (Table générale, des principaux mots & dictions du Texte des Coustumes, Table des lieux régis par lesdites Coustumes, Calendrier du Chastelet, Calendrier du Palais, Privilège du Roi, Errata), 1 f. blanc. Habiles réparations à la page de titre et à la dernière page, une signature sur la page de titre, quelques mouillures marginales et quelques taches d'encre, quelques annotations de l'époque d'une fine écriture et des soulignements de lignes à la plume, papier un peu jauni. Exemplaire de travail, court de marges.
Charles Du Moulin, né à Paris en 1500, mort en 1566 est un jurisconsulte français. Il est connu pour ses prises de position en faveur du gallicanisme (organisation d'une église de France sur le modèle anglican). Il marqua également son opposition au calvinisme dont il dénonça la dérive autoritaire. À la fin de sa vie, il se déclarait luthérien.
D'après l'article de Cloulas Ivan sur le livre de Jean-Louis Thireau. Charles Du Moulin (1500-1566). Etude sur les sources, la méthode, les idées politiques et
économiques d'un juriste de la Renaissance. Genève, Droz, 1980. in Bibliothèque de l'école des chartes. 1981, tome 139, livraison 1. pp. 116-117 : "Charles Du Moulin, issu d'une vieille famille de. juristes parisiens, formé à Poitiers et à Orléans, avocat à partir de 1522 au barreau de Paris, fut assez vite contraint par des défauts de prestance et par un bégaiement prononcé à abandonner les plaidoiries pour les consultations juridiques dont il devint l'un des maîtres les plus renommés. En 1535, il entreprit de rédiger son Commentaire de la coutume de Paris, oeuvre suivie bientôt d'une théorie très dense d'écrits juridiques.
Humaniste érasmien et adepte de la Réforme, Du Moulin s'efforça de répandre des idées favorables à celle-ci : traité sur l'usure, sur le droit canon, sur les petites dates (abus et fraudes dans l'obtention des bénéfices ecclésiastiques, voir à ce propos l'article Édit des petites dates ou le texte -complexe- correspondant dans l'Encyclopédie de Diderot). Sa liaison avec Calvin prélude à une existence mouvementée qui le voit enseigner à partir de 1553 en Suisse, à Tubingue, à Montbéliard, à Dole et à Besançon. Il rentre à Paris en 1557 où il fait paraître une grande quantité de consultations et traités.
A partir du début des guerres de religion, il prend parti avec vigueur, aussi bien contre l'intransigeance des calvinistes que contre la politique du cardinal de Lorraine, partisan de la réception en France du concile de Trente. Juste avant sa mort (27 décembre 1566), Du Moulin se convertit au catholicisme, marquant ainsi sa condamnation des positions politiques des Réformés.
Dans ses oeuvres diverses, le juriste se montre préoccupé de l'origine du droit et des coutumes : il souhaiterait que fût réalisée une très large unification de celles-ci. Les travaux des humanistes lui fournissent le matériel à mettre en oeuvre : à partir d'une loi antique, le juriste déploie son argumentation selon des règles fixes et précises et notamment en tenant compte des circonstances historiques. S'efforçant à la clarté, Du Moulin développe des idées politiques et économiques originales sur le pouvoir royal (le souverain est, dans le droit fil de Rome, en possession de la plénitude de la puissance publique, mais le système retenu comme légitime est une monarchie tempérée) ; sur les relations de l'Église et de l'État (Du Moulin est l'un des principaux théoriciens du gallicanisme) ; sur le crédit et la monnaie (réhabilitation de l'usure et théorie des rentes). Cette volumineuse étude apporte, à travers une oeuvre originale, un témoignage nouveau sur les prises de position novatrices du XVIe siècle."
REF. 1485 H8